Les biais cognitifs

Qu'est-ce qu'un "biais cognitif" ? Un biais cognitif est une pensée qui établit un racourci, pouvant entraîner un jugement faussée ou une perception inappropriée. Il existe une grande quantité de biais cognitifs puisque ceux-ci sont inhérents à notre processus de pensée; on peut citer pêle-mêle :

Le biais d'autocomplaisance, le biais égocentrique, le biais d'attribution, le biais de représentativité, le biais rétrospectif, etc.

Mal interpréter une situation, se croire seul responsable d'un événement dont les causes sont partagées, juger quelque chose ou quelqu'un à partir d'un élément isolé, la tendance à attribuer plus de valeur à quelque chose qui nous appartient... Etc. Il existe forcément beaucoup de biais cognitifs et cela n'étonnera personne. 

Daniel Kahneman (psychologue et chercheur américain) dans son ouvrage "Système 1/Système 2, les deux vitesses de la pensée" rend compte de manière très approfondie de ce phénomène, en expliquant que notre pensée est soit immédiate et peu réflexive, soit plus profonde et plus analytique. Ce qui a pour conséquence que, selon les situations, nous évaluons quelque chose selon des "racourcis" bien pratiques, mais parfois totalement inappropriés. Ainsi les biais cognitifs sont partout, dans toutes les sphères sociales, familiales, culturelles... Pour faire simple un biais cognitif est une manière un peu simpliste d'évaluer quelque chose, c'est un peu comme si l'on considérait le "système 1" de la pensée (tel que celui décrit par Daniel Kahneman) comme assez paresseux, adepte de l'évaluation facile. Mais dès que nous prenons de la distance avec le sujet, nous pouvons nous rendre compte plus aisément de l'aspect erroné du jugement émis. 

On peut également évoquer le phénomène du biais cognitif dans le milieu commercial; notamment lorsqu'il s'agit de la vente d'un produit. Les techniques utilisées par certains spécialistes du marketing sont directement inspirés du principe du biais cognitif, autrement dit, il s'agit de comprendre comment un produit peut devenir soudain plus attractit qu'un autre en jouant sur un biais cognitif. Il existe aussi un effet de conformisme, dans ce cas les biais concernés s'orienteront vers des attitudes et des pensées destinées à se conformer à une norme, un style, un contenu, etc. Exemple : si je n'apparais ainsi je risque forcément de déplaire.

En somme les biais cognitifs sont présents dans de très nombreuses situations, toutefois, sont-ils inévitabes ? Si l'on a recours à une pensée plus analytique comme dans celle qui est décrite comme afférente au "système 2", on peut éviter les conséquences d'un biais. Par exemple : Cet animal a tel aspect donc il est dangereux, puis après mûre réflexion je m'aperçois que ce même animal fait du mimétisme défensif pour ne pas être mangé par un prédateur ! Un serpent non venimeux en l'occurrence. Ici, le biais s'est niché dans un visuel, l'évaluation était certes justifiée mais sans réflexion la vérité implicite est occultée. Autre exemple : Je ne lis que des écrits en rapport avec mes idées parce que cela me rassure, mais n'est pas en lien avec une vérité objective. Enfin, il existe aussi une conception du biais cognitif nettement moins négative, par exemple dans le cas des biais évolutifs, qui permettaient à nos ancêtres d'être plus efficaces dans un environnement plus ou moins hostile.

A lire : "Système 1/Système 2, les deux vitesses de la pensée" de Daniel Kahneman. "Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" de Robert Vincent-Joule et Jean-Léon Beauvois.

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