Snow Girl And The Black Crystal
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Titre Original : Zhong Kui Fu Mo : Xue Yao Mo Ling
Pays : Chine
Date de sortie : 19 février 2015
Réalisateur : Peter Pau, Tianyu Zhao
Acteurs : Bei-Er Bao, Winston Chao, Kun Chen
Genres : Fantastique
Durée : 118 minutes
Synopsis
Le légendaire anti-héros chinois Zhong Kui, un jeune homme doté de pouvoirs mystérieux, va se trouver impliqué dans une guerre entre le Ciel, l'Enfer et la Terre, à propos d'un puissant Cristal Noir. Il fera tout pour sauver Neige, la femme qu'il aime, ainsi que les habitants de la Terre...
Informations supplémentaires
L'anti-héros légendaire chinois, Zhong Kui
Zhong Kui est un exorciste légendaire de la Chine. Il apparaît parfois en dieu protecteur sur les portes. Selon la tradition chinoise, c’était un jeune homme doué pour les études mais fort laid vivant sous la dynastie des Tang. Il se rendit une année aux examens impériaux avec son ami Du Ping et arriva en tête. Cependant, lors de l’entrevue que les lauréats devaient avoir avec l’empereur, ce dernier le jugea trop laid pour occuper une fonction publique et annula son titre de bachelier. De dépit, Zhong Kui se jeta tête la première contre les marches du palais et en mourut. L’empereur lui offrit à titre posthume une robe de fonctionnaire et le roi des Enfers le nomma chef des fantômes en compensation. Pour remercier Du Ping qui avait organisé ses funérailles, Zhong Kui revint sur terre la veille du Nouvel an pour arranger un mariage entre lui et sa sœur, épisode évoqué dans l’opéra de Pékin Zhong Kui marie sa sœur.
La première mention littéraire connue de ce personnage se trouverait dans l’Histoire non officielle des Tang, ouvrage perdu datant de la dynastie Song. L’empereur Tang Xuanzong malade aurait vu dans un cauchemar un démon voler une de ses flûtes et la bourse brodée de la favorite Yang Guifei. Un démon plus grand portant une coiffe de mandarin serait alors apparu et aurait fait fuir le premier après lui avoir arraché un oeil qu’il aurait avalé. Il se serait alors présenté comme Zhong Kui de Nanshan, ayant juré de débarrasser l’empire des influences néfastes. L’empereur se réveilla guéri et ordonna au peintre officiel Wu Daozi de faire le portrait de l’esprit exorciste, et d’en faire placer un sur la porte de sa chambre à coucher. Encore au XXIe siècle, Zhong Kui apparaît parfois sur les portes en dieu protecteur.
Le mythe de Zhong Kui aurait des origines plus anciennes que la dynastie Tang. Selon les érudits Yang Shen (1488-1559), Gu Yanwu (1613- 1682) et Zhao Yi (1727-1814), le nom du personnage serait une variante graphique de zhong kui, un objet rituel d’exorcisme, dont le nom serait l’expansion disyllabique de zhui, bâton servant à chasser les esprits selon des livres ancien comme le Zhouli. Selon le folkloriste taïwanais Hu Wanchuan, le personnage de Zhong Kui serait lié aux traditions chinoises anciennes de l’exorcisme nuo, dans lequel des jeunes gens déguisés expulsaient les mauvaises influences du palais lors de la période du Nouvel An chinois.
La légende du Kirin
En Chine, le « kirin » est un animal divin mythique au même titre que le phénix oriental, le dragon jaune et le cerf blanc. Selon la croyance populaire, ces animaux sont venus du ciel quand les empereurs et les hauts dignitaires gouvernaient de manière vertueuse et en paix. C’est Tô-nô-Chûjô qui aurait suggéré le développement de la connaissance des préceptes confucéens pour unifier le pays. Il enseignait alors que c’était le ciel qui contrôlait le monde et que les empereurs n’étaient pas des personnes ordinaires mais des émissaires envoyés par la providence.
Il était alors très pratique pour les despotes de se référer à cette philosophie. A cette époque le kirin en Chine était considéré comme un animal divin de bon augure, envoyé par la providence.
Confucius et le kirin
Dans le célèbre « Kakurin » de Confucius, une anecdote dit qu’un homme aurait attrapé un kirin et l’aurait offert à une autre personne. Confucius qui était chagriné par le fait que le kirin soit apparu à une époque ou la paix ne régnait pas dans le monde, termina alors « les Chroniques de Lu » par le mot « kakurin », arrêta d’écrire et mourut. Plus tard une autre légende dit que le kirin était apparue à la naissance même de Confucius. Il est cependant clair que le kirin est devenu indispensable à la « déification » de Confucius et qu’il a été étroitement lié à la propagation du Confucianisme. D’après le professeur Sokugawa Hiroshi de l’Université de Kyoto, l’apparition du mot « kirin » remonterait aux périodes de guerre du 5ème siècle av JC.
La politique du gouvernement Tokugawa envers le Confucianisme
Pour restaurer la paix dans le pays, après les longues périodes de guerre civile, le gouvernement Tokugawa a sélectionné des grands maîtres du confucianisme qui rapidement ont enseigné cette philosophie aux seigneurs locaux et au peuple et celle ci est alors devenue un des fondements fort du système féodal japonais. Dans les familles de samouraï, les enfants, dès leur plus jeune âge étaient poussés à l’étude des principes du Confucianisme. C’est probablement à cette époque qu’ils ont trouvé l’image du kirin intéressante.
Histoire du Kirin au Japon
Des objets d’art portant des représentations de kirin peuvent être vu dans des galeries d’art. Les plus anciens de ces objets ont été importés de Chine. Il s’agit d’objets utilisés dans le culte Bouddhiste. On peut également voir des kirin sur des jeux de go ou sur des miroirs. L’objet le plus ancien créé au Japon est le « Chôjû Giga » (une caricature d’oiseaux et d’animaux probablement dessinée au 12ème siècle) qui se trouve au temple Kôzan-ji à Kyoto. Cette série de sumi-e présente des animaux comme des grenouilles ou des lapins prenant une forme humaine. Autre point intéressant : Oda Nobunaga qui était un grand général du 16ème siècle a choisit le kanji « rin » du mot « kirin » sur son sceau officiel. De même, Toyotomi Hideyoshi qui est arrivé au pouvoir à la mort de Nobunaga, a choisit le kirin pour orner ses palanquins préférés. A Nikkô au temple Tôshôgu qui a été érigé au milieu du 17ème siècle et qui est dédié à Tokugawa Ieyasu (1er shogun de la famille Tokugawa), on peut voir partout des dessins et des gravures de kirin.
Comme on peut le constater avec ces différents exemples, les kirin qui apparaissent sur les constructions, les ornements et les accessoires symbolisaient la gloire. Ce symbole était un moyen pratique de justifier la présence au pouvoir des dirigeants, surtout dans les périodes de doutes et d’incertitudes des gouvernements de Nobunaga et de Hideyoshi. En Chine, les hommes qui détenaient le pouvoir faisaient souvent ériger des statues de kirin, ou demandaient des représentations de kirin sur leur pierre tombale, de façon à convaincre la population qu’ils étaient ou avaient étés des personnages vertueux. Ce courant a également prévalu au Japon.
Représentations de kirin à l’époque d’Edo
Il est bien connu que les arts et l’artisanat, spécialement au Japon se sont développés pendant Edo (1603-1867). A cette époque, le Japon était encore plus que maintenant une société faite par des hommes pour les hommes. Comme tout le monde vivait paisiblement, même dans le domaine des guerriers et des armes, la création était plus portée sur la beauté et le raffinement des accessoires que sur les lames de sabres par exemple, bien qu’elles soient l’élément le plus important de l’arme. De la même manière, comme les armures, les casques et autres attirails de guerriers étaient plutôt utilisés dans des cérémonies qu’au combat, la décoration prenait encore plus d’importance.
Si on peut avoir l’impression que la paix régnait à cette époque, il n’en demeure pas moins qu’il y avait toujours de grandes distinctions de classes entre les samouraï, les fermiers ou les marchands. Cela était bien visible dans les styles de coiffure, les accessoires ou les vêtements portés par tous ces hommes. Si l’un d’eux s’écartait de ces règles de conduite, il pouvait être condamné à mort et les exemples ne manquent pas de famille exécutées pour avoir enfreint les règles. Pour éviter les problèmes, les riches marchands rivalisaient entre eux dans le dandisme mais toujours de manière non ostentatoire. En 1789, le gouvernement publia même un décret interdisant aux samouraï le port de vêtements trop luxueux, et alors qu’en Chine les dirigeants n’hésitaient pas à ériger des statues représentant un kirin, en signe de pouvoir, au Japon, ce sont les petits objets plus discrets qui ont été influencés par le kirin.
Kirin et netsuke
Comme nous venons de le voir, les petits accessoires comme les netsuke, représentaient souvent un kirin. Ces petits objets utiles de 3 à 15 cm étaient fabriqués en bois ou en ivoire et les connaisseurs auront remarqué que les netsuke en forme de kirin ont pour la plupart été créés entre le 17ème et le 19ème siècle, c'est-à-dire Edo. Comme cette période est assez longue, on remarque également que de nombreux netsuke peuvent représenter aussi Confucius en association avec le kirin.
Les formes de kirin
En Chine le kirin a une seule corne droite sur la tête et une petite bosse sur le dos. On pense que c’est pour ne pas infliger de blessure… le kirin étant un animal paisible à l’origine. Dans les netsuke, on pourra trouver beaucoup plus souvent des kirin à une corne qu’à deux cornes. On pensait alors qu’une forme irréelle (une corne droite) avait un sens plus mystérieux et plus sacré. Les kirin à deux cornes ont été beaucoup plus fréquents à partir du 12ème siècle et à Nagoya à partir du 19ème siècle. Dans tous les cas, la ou les cornes ne sont pas présentées de manière à effrayer.
Comme le mot « kirin » en kanji est formé à partir du mot « shika » (daim), le corps du kirin ressemble à celui du daim également. On peut tout de même retrouver des kirin très différents. Par exemple avec des parties empruntées au dragon : visage, moustache, écailles. Les netsuke en forme de kirin, principalement dans la région de Kyoto et d’Osaka, peuvent présenter trois types de corps différents : corps de daim, de dragon ou mélange des deux. Certains sont couverts de poils, d’autres d’écailles. Quelques vieilles créations à Osaka présentent des kirin avec un visage de dragon et un corps poilu. A Chûkyô, les plus anciens netsuke montraient un kirin avec des écailles et plus tard poilus, comme par exemple, ceux de Ichimin.
Les sabots sont arrondis de façon à ne pas blesser ni à abîmer les plantes et ceci est une façon de plus de les distinguer d’autres animaux.
Alors que les kirin avec un corps de daim ont une queue droite et longue, ceux en forme de dragon ont une queue plus courbée. Comme on retrouve une forte similitude avec les kirin fabriqués en chine, on pense qu’il s’agit seulement d’une recherche d’harmonie dans la forme. Cependant, à partir du 18ème siècle, on retrouve les deux types de queue aussi bien sur les corps de daim que sur ceux des dragons. Comme d’autres animaux mythiques tels le « shishi » (lion), le « hakutaku » (un animal capable de parler) ou le « baku » (mangeurs de cauchemars) avaient également des queues courbes, on pense que ce type de queue, au même titre que la corne unique, ajoute un côté sacré à ces animaux.