Il y a 33716 réparateurs dont 26959 sous enseigne
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L’occasion de compter les effectifs de la réparation en France nous est donnée par la dernière mise à jour des fichiers de notre partenaire Salesfactory. Une façon de mieux comprendre comment tout ce petit monde de l’après-vente s’hybride à coup de prestations et/ou de panneaux complémentaires pour mieux servir leurs clients et résister à la décrue volumétrique de l’activité en France…
La nouvelle édition des chiffres de Salesfactory Automotive -la 16ème du nom- a évidemment pour volonté de rappeler aux acteurs de l’après-vente que cette agence de marketing met annuellement à jour -et à disposition de qui veut les acheter- ses bases de données sur les principaux acteurs de la distribution et de la réparation indépendantes (distributeurs-stockistes, RA2, MRA et carrossiers).
Et pour nous qui sommes partenaires de l’agence pour parfaitement cibler la distribution effective de notre revue papier Après-Vente Automobile, c’est aussi l’occasion de réaliser un comptage des forces en présence en termes de nombre d’entreprises. Tout particulièrement dans le canal des indépendants purs et durs, là où précisément l’exercice est difficile. Nous pouvons répondre ainsi à cette question posée quasi-quotidiennement à notre rédaction : combien diable sont-ils donc tous et que font-ils chacun ?
33 716 réparateurs de toutes obédiences
Ainsi, au terme de sa 16ème mise à jour annuelle, Salesfactory vient d’annoncer avoir comptabilisé en ce début 2019 :
- 1 643 distributeurs-stockistes indépendants, adhérents ou filiales de leurs maisons-mère, en intégrant dorénavant les points Otop ;
- 12 140 MRA ou mécaniciens réparateurs indépendants, avec ou sans panneaux et leurs activités complémentaires, puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à en déployer (carrosserie, VN, VO, location, etc.) ;
- 7 861 agents (RA2), dont les ateliers accueillent des véhicules d’autres marques pour 40 à 75% de l’activité atelier, rappelle Salesfactory, là encore en listant leurs diverses activités.
- 3 268 carrossiers indépendants (avec ou sans panneaux), ainsi définis lorsque leur activité, exclusive ou au moins principale, relève de la réparation-collision.
A tout ce petit monde, Salesfactory Automotive ajoute ses autres fichiers sur les plateformes régionales (71), les RA1 (4 880 points de vente), les acteurs PL (1 261 distributeurs et ateliers) et même les 3 261 concessionnaires 2 roues.
Oublions les acteurs moto et scooter et ajoutons maintenant ceux de l’auto que Salesfactory n’a pas, à savoir les 1 141 centres auto, les 848 fast-fitters et les 2 317 pneumaticiens. On arrive donc à un total de 33 716 acteurs de l’entretien-réparation, servis directement ou indirectement par 3 371 points d’approvisionnement pièces (distributeurs-stockistes, plateformes et déconstructeurs). Des points d’approvisionnement indépendants auxquels il conviendrait pour faire bonne mesure d’ajouter ceux des RA1 qui sont aussi distributeurs de pièces de leurs marques ou de leurs MDD.
L’ère de l’hybridation
Cela dit, les compter et les recenser, aussi précisément que possible comme le revendique Salesfactory, ne suffit plus à comprendre l’évolution du marché et le rôle précis de chaque entreprise.
Car de plus en plus, rappelle à raison Renan Bullier, directeur de la division auto de l’agence marketing, «tout le monde veut faire tout ou partie du métier de tout le monde». Se diversifier en fait, soit pour capter des potentiels de marché local constatés, soit pour résister plus généralement au “Big Crunch” que subit le secteur (plus de 55 millions d’entrées-atelier en 2005 pour 38 millions aujourd’hui).
Cette stratégie de prestations additionnelles est tout particulièrement impulsée par les réseaux. Ils aident leurs adhérents à suivre les attentes des clients automobilistes tout en leur donnant ainsi, quand c’est possible, plusieurs voies complémentaires de rentabilité face aux investissements demandés.
La foire d’enseignes
C’est le cas du véhicule de courtoisie, autant attendu par le consommateur lambda que préalable à une offensive flottes. Car bien structuré, accompagné par le bon partenaire, un parc de véhicules de remplacement peut aussi permettre de proposer de la location courte durée.
Même principe pour le VO ou le VN, domaine où les enseignes indépendantes déploient des accords avec des grands faiseurs. Elles apportent ainsi une offre en ces deux matières sans avoir à faire subir de coûteuses immobilisations en véhicules sur site à leurs adhérents. La même logique préside d’ailleurs à la croissance constante du nombre de carrossiers indépendants, avec ou sans enseigne, se lançant dans la mécanique. Salesfactory les évalue cette année à presque la moitié de l’espèce. On leur dit tellement que le nombre de sinistres va continuer à décroître qu’ils élargissent ainsi leur panel de prestations…
Dédupliquer pour mieux compter
Salesfactory constate même que de plus en plus de professionnels empilent les enseignes. Tel ce concessionnaire qui arbore le panneau d’un réseau multimarque, celui d’un acteur VO et celui d’un loueur. Ou ces MRA devenant aussi carrossiers pour des réseaux indépendants. Ou à l’inverse, ces carrossiers adoptant des enseignes de réparation multimarque. Tous les possibles deviennent réalité, traduisant aussi une perméabilité croissante des dogmes monomarquistes d’hier…
Dans ce contexte de croisements multiples, qui au final fait quoi, qui se transforme en quoi et qui prend quoi à qui ? Salesfactory Automotive s’échine donc à quantifier le poids de chaque activité au sein de chaque entreprise pour pouvoir la classifier avec efficacité et surtout, éviter de retrouver une même entreprise dans plusieurs cases.
L’exemple polymorphe de la carrosserie
Au titre de ces interactions complexes, le recensement des carrossiers est tout particulièrement parlant. Aux 3 268 carrossiers indépendants, il faut bien sûr ajouter les 2 050 RA1 qui disposent d’ateliers carrosserie (ce qui, en creux, montre que les autres 2 830 RA1 sous-traitent). Mais aussi les quelque 4 860 RA2 (parmi les 7 861 précités) qui tapent dans la tôle.
Sans oublier non plus ces 3 350 MRA qui ont aussi une activité en réparation-collision, mais qui, comme leurs collègues RA2/carrossiers, n’excèdent pas la moitié de leur chiffre d’affaires en la matière. Ou encore, les quelque 4 860 RA2 (parmi les 7 861 précités) qui sont aussi carrossiers. Ou encore, ces 3 350 MRA qui ont aussi une activité en réparation-collision, mais qui, comme leurs collègues RA2/carrossiers, n’excèdent pas la moitié de leur chiffre d’affaires en la matière.
Cela signifie-t-il qu’il y aurait un total de… 13 528 ateliers français de carrosserie quand on les additionne tous ? Que nenni ! Car certains agents, MRA ou même concessionnaires, exhibent dorénavant des enseignes de réseaux indépendants de carrosserie. Et dans des proportions qui, redressées, ramènent le total aux alentours des 12 000 points de carrosserie en France, une fois les diverses activités de toutes les entreprises et de toutes les enseignes clairement quantifiées et géographiquement “dédoublonnées”.
6 757 MRA et carrossiers encore résolument indépendants
Même interrogation sur les MRA ayant adopté une enseigne multimarque d’origine constructeur. Combien de temps resteront-ils classables parmi les indépendants, notamment ces Euro Repar Car Service de plus en plus invités à se servir prioritairement auprès des 40 plateformes PR de Distrigo/PSA Aftermarket ?
C’est en tout cas l’occasion de recenser et d’identifier les derniers MRA réellement indépendants, qui sont 5 450 (moins de 45% des 12 140 recensés par Salesfactory) à résister encore et toujours à l’embrigadement des enseignes multimarque. Et de se souvenir aussi que, sur les 3 268 carrossiers indépendants, 1 307 restent également hors réseaux.
Une fois retranchés ces 6 757 irréductibles des 33 716 entreprises d’entretien-réparation, apparaît donc l’écrasante majorité de 26 959 réparateurs sous enseignes indépendantes ou constructeurs, qu’ils soient filiales, franchisés ou simples adhérents de panonceaux multimarque.
Mais ces presque 7 000 MRA et carrossiers esseulés boudent-ils une enseigne par choix ou parce que les réseaux qu’ils aimeraient peut-être rejoindre ont déjà correctement couvert leurs zones ? Ça, Salesfactory ne le dit pas…
Source : APV AUTO