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Encre Nocturne   

Shadows (chapitre 8.2 à 10)

Lame37 | Publié le mar 5 Mai 2020 - 23:07 | 1145 Vues


Sur une colline prône un regroupement d'éclat lumineux. Il est très bleuté et deux silhouettes se dessinent à l'intérieur. Gorguif, Orc gris colossal à la hache se tient debout. Il vérifie sa structure d'un œil expert. Tandis que Gil, humain épéiste en armure se met en tailleur. Il doit méditer, utiliser trop son pouvoir de lumière abîme sa santé. Le guerrier costaud semble circonspect, il ne perçoit pas de défaut, mais une légère perturbation se fait sentir. L'homme doit se ménager et s'oriente donc vers la clairvoyance et le calme.

Par moment, Gorguif pose des questions sur le sabreur qu'ils ont un peu sauvé sans vraiment intervenir. Ou encore sur le fait s’ils bénéficieront d'alliés ou non. Entre deux soupirs, Gil répond que l'autre humain attirait la matriarche des créatures blanches. Mais s’ils étaient venus d'eux-mêmes, toute l'armé leur serait tombé dessus.

De plus, lui-même n’est pas tout à fait guéris pour entreprendre un gros combat. Il est vrai, qu'ils manquent d'effectif, néanmoins quelqu'un ne devrait pas tarder à arriver. La situation n'est pas anodine, ce serait étonnant que le responsable les laisses gérer l'affaire seuls.

Sur ces mots, un portail crépite et s'ouvre face à eux. Il a une longue émanation suivi de trois bruits courts. Le maître d'arme reconnaît le signalement entre mille. Il s’agit du tunnel dimensionnel du Comète. Autrement dit, Zac un chasseur d'artefact leur envoi un soutien. Sur-ce Gil replonge dans son voyage mental pour chercher un certain Asdol, désigné gardien de puissance et loup du savoir spirituel. Gorguif ne comprend pas un traître mot, mais tant pis. Il se reporte sur le passage qui se fait de plus en plus clair.

Un individus avance et dans la luminosité se fait mieux voir. C'est un lion anthropomorphe, il est grand, bien bâtie, le pelage fauve. Il porte un simple pagne et un fourreau en peau avec en plus une épée courte. Son corps est strié de diverses cicatrices et un de ses yeux demeure blanc. Il tient un étrange petit globe doré dans sa paume. Il se présente rapidement à Gorguif. Il s'appelle Léyok et vient de la part de Zac. Ils ont cru comprendre que le Korac pouvait neutraliser des effets néfastes et indésirables. En échange Léo propose son aide en plus d'un certain sabreur du nom de Oskan qui ne devrait pas tarder à arriver. D'une oreille attentive l'Orc écoute les propos et sans se faire prier recouvre l'objet montré de matière cristalline. Ainsi la perle ne fera plus effet sur d'autres énergie et elle repars vers le Comète, tandis que le lion sort du périmètre de téléportation.

Gil médite toujours dans son coin, mais il sait que des renforts sont venues et qu'ils ont alors une chance de tenir plus longtemps. L'animal une fois calmé se montre plus posé et enclin à la discussion. Il fallait excuser sa visite impromptue car le signal dimensionnel n'était pas stable, la sphère dégageait en effet une contre-énergie qui perturbait le passage. Gorguif comprend bien la situation et accepte cette alliance fortuite. Cependant, tout cela confirme que rien n'est dû au hasard. Quelqu'un les réunit bien, mais le but reste un mystère...


Tandis qu'Oskan rejoint le petit groupe, on apprend que Tenjie, la compagne de Zac un pilote et lui-même ont mis la mains sur une source d'information un peu spéciale, mais très utile. Un individus uniquement composé d'os, s'est introduit dans le Comète, leur vaisseau. Il a donné la sphère et s'est laissé absorber par mystérieux disque de Zac. Après quoi, Léo qui avait découvert une partie de ses origines et son nom de naissance est parti sur Zedzone pour faire envelopper le précieux globe dans du Korac. Léyok a décidé de participer au raid contre les créatures. Dans l'espace, le trio formé par le sac d'os et les deux humains vont de leur côté mener l'enquête sur ce qu'il se passe.

A son arrivé Oskan découvre sans trop de surprise le lion discutant avec un colosse. Près d'eux, en tailleur, un gars en armure leur prête peu attention. Le sabreur se joint au dialogue. Il souligne le fait qu'un Fauvar récemment désigné comme gardien fut téléporté en même temps que lui hors du Comète. Néanmoins, la destination restait en suspend pour chacun. Le mot gardien éveille un nouvel intérêt de la part de Gorguif. Il révèle que Gil, l'homme en armure, est justement en train de tenter de communiquer avec l'un d'entre eux. Il n'est donc pas impossible que le félin en question soit au même endroit. Le fourreau de Léyok intrigue aussi l'Orc qui reconnaît sans mal qu'il s'agit d'une peau de Fauvar. Léo confirme en indiquant que c'est du Fauvar maudit. Fland, le fauve gardien le lui a offert en trophée pour sa valeur et pour lui avoir évité de tuer un congénère...


Gorguif et Gil ont fait fuir les créatures attaquant Oskan, mais ne sont pas intervenus physiquement pour ne pas en ameuter davantage. De plus, Gil doit encore se ménager, il n'est pas complètement remis. Être un hybridien comporte quelques inconvénients, il faut notamment vivre avec une cohabitation de deux pouvoirs. Ainsi, il peut manipuler la lumière et le reste de ses capacités est lié à son don de demi-Forcékien. Il s'agit de deux capacités complémentaires et différentes. L'univers entier dans son immensité est régi par deux notions bien distinctes, le sombre et la clarté. Le sang mêlé est un possesseur à part entière de la clarté. Tandis qu'Oskan, l'autre sabreur avec ses ombres et ses attaques de d'ondes chocs est plutôt dans un cas spécifique. En effet, c'est un hybridien d'opposition. De retour de sa méditation, Gil révèle qu'il a pu contacter Asdol. Celui-ci avec un certain Fland viendra les épaulés. Mais avant ils doivent régler leur différend et éclaircir quelques détails. Gil est peu étonné de voir qu'une nouvelle équipe s'est formée en son absence pour faire face à une vague de monstres en approche. Léo/Léyok profite qu'ils soit tous en cercle pour frapper le sol. Une émanation recouvre alors chaque individus allié. Ils sont désormais en pleine possession de leur moyen. C'est un certain Jim a donné cela au lion en le heurtant pendant la téléportation. Au loin des ombres se font faiblement visibles. Une nouvelle menace pointe à l’horizon…


*


La pénombre pèse, un être avance uniquement guidé par ses yeux de nyctalopes. On dirait un labyrinthe devant lui. Tout n'est qu'enchaînement de murs et de rochers. L’individu érafle la roche avec ses griffes. Il grogne, il a beau peser le pour et le contre, il a du mal à croire que c'était la bonne solution. Un chemin lumineux s'ouvre face à lui alors que le reste du décor baigne dans les ténèbres. Un halo bleuté entoure le félidé qui avance prudemment. L'incertitude l'habite. Il apparaît dans la lumière, anthropomorphe et vêtu d'un kimono bleu et noir. Il est grand et assez musclé avec une tête semblable à celle d'un tigre et des mitaines sombres. Ses yeux brillent d'un éclat sans pareille.

Il respire et hésite encore. Doit-il continuer ou tenter de rebrousser chemin. Mais pour finalement aller où ? Devant s'ouvre l'espoir d'un grand combat et derrière se trouve l'incertitude et le doute. Ses griffes et ses crocs sont sortis et son pelage marron est agité par un vent venant de nul part. Cela ne dit rien qui vaille. Il grogne encore, écarte les bras et claque d'un mouvement. Ses paumes se heurtent entre elles avec une violence palpable. Le halo s'étend et intensifie, bandant davantage les muscles de l'animal. Il souffle fort, la réflexion et l'hésitation ne sont plus de mise. Il a fait son choix. L'inconvénient de la situation : il ne sait pas contre quoi il se bat. L'avantage : il pense avoir trouvé le combat qu'il cherche depuis un moment.

Il n'est pas très fier même s'il a l'air décidé, l'incertitude le guette. Et s'il s'était trompé et si on se jouait de lui. Soudain, un hurlement retentit, en toute réponse le fauve rugi et étira ses membres. Il sentait que ça arrivait. Quelqu'un approchait, menace ou bienfaiteur. Peu lui importait, cette personne devait avoir des réponses. Sinon, notre jeune ami ne serait pas en ces lieux étranges. Le décor change tout d'un coup, ce n'est plus de la lumière éblouissante et peu ordinaire, mais une végétation foisonnante. Voilà un curieux endroit réagissant aux sentiments des gens le traverse.

Deux pupilles jaunes percent un épais brouillard, alors que le félidé découvre son nouvel environnement. Des arbres sans feuilles, une nature paisible et un vent un brin perturbé. L'autre paraît alors, la terre s’effrite. Le griffus à l'halo recule un peu, il est perplexe. Un anthropomorphe gris et canidé se dresse dans la clairière. Le souffle s'est arrêté, le loup possède une armure, un simple pantalon, un peu déchiré et une lame courbe à la taille. Il pose les objets en aciers au sol et hume l'air. Il paraît enthousiaste. Son torse nu luit à la faible lueur matinale pointant à l’horizon.

La solution est là, il n'y a plus à hésiter, ni à réfléchir. Plus d'incertitude, ou de besoins de peser le pour et le contre. Les deux guerriers se fixent, le temps qui s'écoule est à peine palpable. L'un comme l'autre, ils le savent, ils vont avoir leur combat tant cherché.

Cependant, avant toutes choses, des explications s'imposent. Pourquoi et comment en sont-ils arrivé là ? Quelle est la finalité de cette rencontre ? L'incertitude plane encore, l'affrontement est une chose qui se vit à chaque instant. Quand cela finirait-il ? Un dialogue, puis une lutte de force, voilà ce qui se prépare dans ce monde nappé de mystères et de sombres légendes...


*


L'air est pesant, le ciel est rouge. La terre est une plaine à perte de vue. Je regarde à droite et à gauche. Mes camarades, mes semblables êtres blancs décharnés et difformes avec une seule idée commune, devenir une grande et puissante armée. Nous respirons fort et observons le lointain. De la poussière se lève à l'horizon. Un cri retentit derrière nous. C'est notre reine, matriarche qui donne le signal. Allons-y rendons la fière et terrassons ces imprudents qui croient pouvoir traverser notre territoire sans problème. Nous nous élançons très rapidement comme une seule créature. Nos griffes heurtent le sol avec violence. Le vent nous pousse et le sang bout dans nos veines.

Nous sommes une horde inarrêtable. Déjà, les fracas se font entendre. Je vois des frères se cogner à des murs bleutés et étincelant comme de la glace. Certains d'entre nous sont envoyés au loin. C'est à peine si je perçois dans un premier temps les ennemis. Tout n'est que brouillard et bruits devants nous. Il y a des effusions de sang partout, mais il en faut plus pour stopper l'avancé de notre armée. Nous sommes nombreux, agiles et vifs. Nous ne connaissons plus la souffrance et nous avons oublié ce que c'est d'être vivant et libre. Nous sommes uniquement guidé par notre instinct de tout dévaster sur notre passage. Nous ne nous posons pas de questions sur la finalité et les fondés de notre course effrénée. Un ordre de notre mère suffit à nous donner envie de tuer et d’agrandir notre peuplade.


Pourtant, aujourd'hui, nous tombons contre un écueil. Un à uns, mes comparses touchent le sol et ne relèvent pas. Cependant, nous ne savons pas abandonner et nous continuons notre avancée frappant la nuée de lames et griffes en faces. Des membres volent, la vue se voile, un rugissement et un hurlement. Des projections vives et des nuages de couleurs se font percevoir. Un rocher m'atteint en plein ventre. Je suffoque. Que se passe-t-il ? Je ne sais pas contre qui je me bats. Autour de moi, tout n'est que cris et déchirures ensanglantées.

Un ami me tend la main pour m'aider. Je le regarde et la seconde d’après il est étendue, coupé en deux par un sabre. Le coupable, un humain, est vêtus de blanc, noir et rouge, il embroche un autre de mes collègues. Nous n'avons rien demandé, nous ne comprenons pas ce qui nous arrive. Un félin avec une lame courte se jette sur trois d'entre nous tous crocs dehors. Le ciel est encore plus rouge. Je n'entends plus rien, mes tympans sont vrillés. On me dit quelque chose, mais je n'y prête plus attention. Je suis perdu dans le brouhaha, la mort pèse sur mes frères et moi-même. Un colosse gris surgis avec une hache et immobilise des compatriotes. Tandis qu’un gars en armure fait jaillir une intense lumière et lamine tout sur son passage.

Nous sommes pris de court. Ils ne sont pas nombreux et pourtant, nous ne pouvons rien contre eux. C'est à peine si nous les éraflons. Je tourne la tête, hurle des mots inaudibles, brailles de tout mon courroux et saute. Le premier individu qui passe, je tente de le mordre et de le rallier à notre cause. Je souffre, tout semble perdu. Le sol est brûlant, des ombres s'emparent de moi. Pendant ce temps, des cristaux se forment et condamnent à jamais des camarades. La lumière nous aveugle, qui ai-je atteint ? En toute réponse, une griffe féline m’attrape et déjà je ne vois plus la terre. Le vent passe et souffle davantage. Les cris redoublent et les coups de lames et lacérations se font plus nombreux. Un corps sans tête gît devant moi et plus rien ne bouge. Je ne sens plus rien, suis-je à nouveau mort, et ce, pour de bons ?

Il fait froid, un dernier coup d’œil furtif m'indique que nous avons sensiblement perdu pour cette fois la partie. Certains reculent, d'autres fuient à tous jambes. Certains frappent la terre ensanglantée, d'autres se font décapiter. Des amis, des frères sont tombés au combat et nous ne pourrons les venger. Nous ne savons même pas pourquoi on nous en veut. La fin est là. Je ferme une dernière fois les yeux entend un ultime cri de douleur. Pourquoi nous battons nous ? Sommes-nous les mauvais de cette histoire ? Qui a décider de notre rôle à jouer ? Ai-je seulement mérité cela ? Qui étaient nos adversaires ? Tant de questions restent en suspens, tandis que je sombre dans l'oubli, le néant et le repos...


« Tous ces morts justes pour protéger une reine qui ne fait que vouloir étendre son territoire, son armée et ses pouvoirs. L'univers, est-il vraiment manichéen ? Des géants fantomatiques apparaissent dans la plaine. Ils se dressent tels des titans pour rendre leur justice… »

Chapitre 9 : Confrontation


Le ciel est d'un blanc immaculé et la végétation très dense. Il n'y a pas un bruit. Un loup anthropomorphe fait les cent pas. Il a le pelage gris argenté. Ses yeux étincellent, il est très grand et légèrement musclé. Il porte un sombre pantalon avec des accrocs. C'est un guerrier de grande prestance. Une armure grise et une lame courbe reposent à terre à quelques mètres près d'un petit rocher.

Il tourne autour d'un autre individu, une sorte de puma lui aussi anthropomorphe. Il est un peu plus petit, assez trapu et habillé d'un kimono bleu et noir. Le félidé est un jeune dans la force de l'âge, il n'a pas peur. Il ne perd pas le loup du regard. Il sait que celui-ci lui est supérieur en tout point. Et il se doute du but de leur rencontre hasardeuse.


- Qui donc vient troubler mon repos. Dit le loup d'une grosse voix ténébreuse et grognante.


- Loin de moi l'idée de vous déranger maître des lieux, je ne fait que passer. Réponds prudemment et calmement le félin.


- Ton arrivé est loin d'être accidentel. Qu'est-ce qui t'amène dans ce monde ? Interroge le guerrier tout gardant son air téméraire et supérieur.


- Pour vous rien n'est donc due au hasard, admettons. Vous pensez donc que c'est le destin qui m'a amené ici. Et que ce que je cherche est en cet endroit...


- Cette réflexion est à la fois fausse et vraie. Tu fais erreur en parlant de destin puisque quelqu'un a fait en sorte que tu viennes me rencontrer. Mais tu as très probablement raison sur le fait que ton objectif ou du moins un moyen d'y parvenir est ici.


- Vous semblez en savoir plus que moi et être sûr de ce que vous avancez. Mais je ne vous connais pas, alors si on commençait par se présenter au lieu de continuer à s'observer jusqu'à ce que l'un de nous craque...


- Sage décision jeune félin, comme je suis l’hôte, c'est à moi de commencer. Je me nomme Asdol et comme tu peux le remarquer, j'ai l'apparence d'un loup. Cependant, ma puissance est plus importante qu'il n'y paraît. On me prétend gardien et j'ai possibilité d'atteindre un niveau de force assez convoité et rare à obtenir. En effet, j'ai accès à la mythique troisième forme de combat et de plus, je contrôle chacun des trois niveaux.


- Voilà qui n'est pas anodin, seigneur Asdol puisque tel est votre nom. Pour ma part, je suis Fland, un Fauvar ayant déjà atteint comme mes semblables la deuxième forme de combat qui est une chose commune chez nous. Je suis en train de chercher un combat mémorable digne d'un élite et ainsi obtenir une force proche du fameux troisième niveau.


L'espèce de loup, Asdol paraît satisfait et enthousiaste de l'arrivé de cet étranger, mais il cherche à comprendre la cause et la finalité de ce face à face. Certes, il se doute qu'un combat va avoir lieu, mais il observe d'abord le jeune avant toute conclusion hâtive. Connaître l'histoire de chacun serait un bon début de discussion, mais par qui et par où commencer ?


*


La lumière se fait intense avec quelques coins d'ombres. La végétation est présente et touffue. Dans la lueur blanche éclatante, le silence est pesant. Un loup sort alors des ténèbres, il est trapu et imposant. Son pelage noir luit au soleil. Ses pupilles blanches sont à peines discernables et son regard semble absent. Il est grand, se tient debout. Le torse-nu, il avance lentement en direction de la lueur. Ses pensées sont tournées vers ce qu'on dit de lui.

Il a terrassé un monstre qui terrorisait et tuait des villageois. Sauver des vies aurait dû être glorifiant. Au lieu de cela, pour sa bravoure et sa démonstration de puissance, on l'a affublé d'un surnom. Pour eux, il est "Asdol le Gardien", un être fort et puissant capable dit-on d'éveiller une entité. Les gens ne savent pas ce qu'ils disent, ils ne se rendent pas compte de leur erreur.


Asdol a préféré fuir que d'essayer de s'expliquer. C'est vrai, il a détruit une grande menace et a fait preuve d'une force peu commune. Mais le statut de Gardien est un bien trop lourd fardeau pour ceux qui savent la vérité.

Le loup errant et solitaire tout en marchant commence a changer. Il devient plus fin et élancé avec des muscles moins proéminents. Sa fourrure se teinte en gris avec des reflets argentés. Il se calme et s'arrête devant un énorme rocher couvert de rune. Au pied, il s'agenouille et repense à ce qu'il l'a amené en ces lieux de légendes et de recueils.

La créature était trop forte pour être tuée avec son apparence actuelle et normale. Le loup avait dû passer en Lycan noir, gagner en muscle et en rage pour faire jeu égal. Cependant, cela ne suffisait pas et il avait dû l'espace d'une seconde, utiliser son pouvoir secret. Il devenait alors tout blanc avec une force et une aura sans égale. Il parle à lui-même tout en raclant la terre.


- Mon brave Asdol, tu as fait une grossière erreur. Mais sans l'armure et l'épée de ton ancêtre Couraïge, te transformer était seule solution. Si seulement, ces ignorants n'avaient pas vu ma forme blanche spirituelle. Et s'ils ne m'avaient pas en retour traité de Gardien. La situation ne serait pas la même. Prononce-t-il avec rage et à voix haute comme un rappel.

Je voulais rester anonyme et le fait d'être désigné me fait mal. Je n'aime pas cette situation, je sais ce que cela implique et je ne veux en aucun cas d'un tel rôle, fardeau.

Si je n'avais pas fait usage des esprits,je serait probablement mort. J'ai toute sa vie devant moi, pas question de la gâcher. Je ne veux pas qu'on m'impose un destin. Et dire que sans le trésor enterré sous la pierre, je ne pourrais probablement pas faire face à la menace qui se prépare.

Quelque chose s'avance dans l'ombre, les ténèbres et le chaos. D'instinct, je le ressens jusqu'à mon échine, je sais aussi que je ne ferais pas route seul. Cependant, je suis résolu et désire être maître de mon chemin. Si on veut que je combatte, il faudra m’impressionner. Si je ne suis pas convaincu, je ne viendrai pas. La raison doit être valable pour demander mon aide en tant que loup guerrier !


Il grogne entre deux souffles. Et sort de sous la pierre, une lame courbe et un grand plastron à l'éclat gris-bleu. Il ne s'agit pas de deux simples objets de combat. C'est son héritage et il ne pouvait plus le renier davantage...


*


Fland s'assoit pour méditer, il se rappel de son bref passage sur la planète Dorinka. Il y avait un grand monument en cercle constitué pierre et de sable. Dedans, il y avait plein de monde qui regardaient des individus s'affronter. Quand à lui-même, il se trouvait dans un vaisseau à proximité, une fille du nom de Tennejie était allez le chercher pour lui demander de l'aide. Le compagnon de celle-ci voulait récupérer un mystérieux artefact demandant une grande quantité d'énergie pour être révélé. Tennejie espérait que Fland apporterait ce qu'il manquait, mais elle était loin d'imaginer ce qu'il allait trouver. L'objet de curiosité s'est révélé être un fragment de quelque chose en métal étrange. Plus tard, le fauve apprit que c'était une relique de Gardien, cette chose s'était accrochée à sa ceinture comme si elle l'avait choisi.

Fland comprend maintenant que c'est un lourd fardeau. Asdol n'aime pas être considéré en tant que tel. Les Gardiens sont des individus que l'on dit puissants au point de pouvoir éveiller une entité composée d'énergie. Le félin a besoin du savoir de cette personne et il sent au plus profond de lui que c'est justement l'adverse qu'il recherche. Cependant, le loup pourrait aussi faire un bon allié s'il était moins solitaire. Le Fauvar repense à sa vie sur Félonse et à ce qui l'a obligé à partir en quête d'un noble et grand combat. Il y a une intense lumière aux tréfonds de ses yeux. Sa vision devient différente et voilée.


Deux personnes discutent dans une pièce qui demeure floue. Seules les paroles et des silhouettes sont perceptibles. Une voix féminine un peu grognante s'élève.

- Je ne sais pas si me comprend Misno, mais les raisons du voyage de Fland sont clair et net. Il veut avant tout faire honneur à sa famille et surtout, cousin, il y a ses sentiments à mon égard.

Fland est un second classe aux origines peu ordinaires. Son père Fresno, est un sang-mêlé, car sa mère est juste une féline anthropomorphe. Et son grand-père Flavron, aurait pu s'élever au rang d'élite confirmé. Cependant, il a dû faire un choix : décider entre être invocateur d'une entité ou accéder au mode légendaire "Extrême". Et si Fland réussi son épreuve, il sera le premier parmi trois générations successives dans sa famille à atteindre un tel niveau.


- Il y arrivera, ma chère cousine Taïga, tu peux en être sûr. Tu es la nièce de notre chef, Olicano, mon père. Néanmoins, au-delà de votre rang différent, Fland ne renoncera pas. À la mort de ton père, l'ancien mâle dominant de notre clan les "Griffes de rages", tu aurais dû hériter du titre. Tu étais trop jeune à l'époque, c'est donc à ton oncle qui lui est revenu la charge de succéder à feu ton père. Et lorsque tu fus en âge, tu as décliné la proposition en disant que je méritais mieux le titre que toi. Taïga, tu es néanmoins, une femelle convoitée et à la différence de tes comparses, tu n'es pas juste mû par les volontés principales de ne pas choisir ton époux, de le faire passer avant toi et de fonder une famille.

Je l'ai bien compris, tu éprouves un sentiment rare pour une Fauvar. Et Fland a mis pourtant du temps à exprimer une réciprocité. L'amour est peu commun chez nous, car en général, un mâle montre sa force envers la femelle de son choix. Cette dernière refuse très rarement l'offre, surtout quand le prétendant a un rang élevé. Répondit Misno d'un ton plus caverneux et familier.


- Tu n'as rien oublier, Misno. Fland du fait de son statut, n'avait normalement aucune chance. Cela dit, c'est un ami d'enfance et un jour alors que nous étions très jeunes, je lui ai fait une confidence. Quitte a être avec un Fauvar noble et fort, je préférerais que ce soit avec lui. J’espérais de tout cœur qu'il montrerait aux autres qu'ils ont tord de vouloir choisir à notre place. Naïvement, il m'avait répondu sans réfléchir au reste. Il m'a alors dit que je devais avoir raison, que personne ne devrait décider à la place d'un autre de ce qu'il devait être. Puis, il a ajouté qu'il saurait me protéger, je pouvais lui faire confiance.

Et aujourd'hui, Fland a bien grandi et la stupide promesse demeurait un lointain souvenir. Jusqu'à ce que je dise non à Olicano et que je retourne vers Fland pour lui avouer la vérité. Celui-ci d'abord retissant a pris la chose à cœur et s'est mit en tête de devenir élite. Et sans l'arrivée inopinée de cet individu vêtu de noir et possédant un étrange disque. Fland n'aurait probablement pas d'instinct utilisé la seconde forme, le mode Sauvage.

C'était la condition pour prétendre à l’entraînement d'élite. Maintenant qu'il a le titre, pour terminer sa formation, il doit réaliser une épreuve d'affrontement et être reconnus par sa famille comme digne de recevoir le privilège de passer en "Fauvar Extrême". Vu mon lien avec lui, tu peux être sûr que vais l'épauler. Maintenant, si tu veux bien allons voir ses parents, j'ai comme la soudaine impression que l'heure de Fland approche ! Finit Taïga dans un long monologue.


*


Une voix forte et grognante se faire entendre même dans la transe.

- Je n'ai jamais eu de réel ennemi et tu sembles avoir du potentiel. Si tu parvins à me convaincre que ta cause est juste et à me prouver que tu peux te mesurer à moi. Alors, je pense faire un compromis, je t'aiderai dans la suite des événements. Cependant, il n'est pas question de mettre en évidence le fait d'être supposément un gardien. C'est notre combativité, notre parcours et nos choix qui décideront de qui nous sommes vraiment. Ce ne sont pas les autres qui doivent dire qui on est ou ce que l'on doit faire.


Fland rouvrit les yeux. Il fixe Asdol adossé à un arbre mort, qui attend debout les bras croisés. Le félin se lève s'étire un peu et entreprend d'enlever sa ceinture où réside la relique de Gardien. Asdol, percevant le mouvement, lui fit signe de la laisser où elle était. Le jeune fauve pourrait en avoir besoin. Elle se détachera toute seule si ce n'est plus le cas.

Le jeunot n'hésite plus, il fait un pas en arrière et serre les poings et les crocs prêt à en découdre. Les coudes au corps et les mains fermées en avant, les muscles tendus et les jambes légèrement fléchies, il souffle. Lentement, un fin halo bleuté commence à le recouvrir. De son côté, le loup jette un dernier regard vers son armure et épée. Il se décale sur le côté pour se mettre en face du novice. Il se met de trois-quarts, tout le côté gauche tourné vers son futur adversaire et compagnon. Le loup écarte bien chacun de ses membres dressant ses bras puissant et ses griffes acérées. D'une main, il fait un geste de défis.


Fland grogne envoyant une onde de choc. Le canidé ne cille pas et tout en gardant la pose incite l'autre à recommencer avec plus de conviction. Ce dernier ne se fait pas prier et en ré-effectuant son attaque précédente, il charge toute gueule et paumes ouvertes. Asdol a juste le temps de s'écarter vers la gauche. Cependant, il s'expose ainsi son ventre à une déflagration surprise. Mais après avoir encaissé le coup en reculant un peu, il réagit vite. Gonflant ses muscles, il balance une redoutable salve d'aux moins quatre coups de griffes. Ses poils se noircissent légèrement l'espace d'une seconde, tandis que l'autre fauve pare de ses deux bras comme un bouclier. Celui-ci écarte les bras et refait une secousse de déflagration pour se dégager et repasser à l'offensive.

Fland les avants-bras entourés d'un halo bleuté charge alors et enchaîne les séries de coups rapides et puissants. Asdol est obligé de reculer pour éviter les rafales qui fusent. Malgré sa résistance, il met genou à terre, mais n'abandonne pas pour autant. Son adversaire va pour tenter une nouvelle charge, le loup se dresse tout son long et hurle vers le ciel provoquant une grande secousse qui envoie valser l'attaquant. Le félin heurte lourdement un rocher qui éclate au contact.


La violence aurait dû lui briser le dos et la colonne vertébrale. Mais au dernier moment, Fland bande ses muscles, fermes les yeux et étend son halo sur tout son corps. Sa musculature grossie légèrement, ses pupilles deviennent blanches lorsqu'il rouvre les paupières et des espèces de petites flammes bleues transparentes le recouvre dans son entièreté. En réponse, le loup détruit deux arbres à côté de lui, d'un simple mouvement de bras vers l'arrière. Un brouillard opaque s'élève, deux yeux lupins jaunes apparaissent dans la brume. La nature s'efface dans un large périmètre pour laisser place à une vaste clairière. La fumée se dissipe et Asdol apparaît alors, le pelage noir, sature plus imposante, crocs dépassant de la mâchoire et griffes luisantes.

Les deux adversaires foncent l'un contre l'autre, poings contre paumes ouvertes, poussées et déflagrations, rage face à apaisement. Le choc est terrible et très rapide. Il est impossible de tout suivre. Ils frappent et tout résonne en écho. La température environnante monte miraculeusement. Le combat est tellement puissant, qu'il se fait ressentir à des kilomètres à la ronde.

L'affrontement démentiel laisse entrevoir l'espace d'une seconde, un Fland aux yeux révulsés et muscles tendues et plus gros, le halo bleu est encore plus intense. En face, Asdol a le pelage qui blanchit et la vitesse de mouvement qui augmente prodigieusement. « Cogne mon garçon » déclare entre deux salves, lune voix reconnaissable, celle de Flavron.


Au même moment, plus loin sur la planète Zedzone, en plein massacre de créatures sans âme, deux géants fantomatiques se dressent. Ils sont la répercussion du combat des deux fauves. Un formidable uppercut venant du félin estompe l'émanation sans que l'on sache la fin de l'affrontement....

Chapitre 10 : Fin du labyrinthe


Une grande salle très lumineuse, il y a plusieurs torches accrochées au mur. Un grondement provient d'une cage qui s'ouvre toute seule. Un grand dragon en sort et passe au travers d'une brèche formée à quelques mètres. Diverses autres créatures comme des orcs, des canidés mythologiques ou encore un golem de fer suivent le reptile. Il y a des pas venant d'un escalier, tandis que des bruits de téléportation résonnent. Tout le bâtiment tremble, un énorme cri retentit. « DUNOFEND ! » Suivi en réponse d'un autre de douleur : « NON ! ». Une mélodie s'élève et quelque chose de transparent traverse un couloir en courant d'air. « OUI ! Liberté ! OUH ! Enfin, le maître est déchu ! » Des monstres désertent ce qu'il reste d'un ancien donjon. Les flammes vacillent et s'estompent. Un silence de mort s'impose lors du passage du dernier individu, un être encapuchonné avec une large faucille. Alors que le trou se referme, le sol claque sous les pas de nouveaux deux individus.


L'un d'eux est un homme blanc aux cheveux court et châtains. Il est vêtu d'une solide armure en fer avec un casque ovale sous le bras. L'ensemble est de couleur marron métallique. Il y a du rouge sur une moitié verticale de son casque, au niveau des épaules, des poumons et des genoux. Les séparations de ses articulations sont en noir. Il racle une longue épée sans garde contre la paroi du sol. À son visage, on voit qu'il est nerveux et tendu. De ses yeux marron, il tente de voir à travers les ténèbres.

L'autre déambule silencieusement en émettant une lueur dans ses paumes griffues. Il ressemble à un jeune humain bien bâti, torse-nu. Il porte juste un pantalon noir et une aura verte le recouvre des pieds à la tête. Il paraît très sûr de lui, un léger sourire sur son visage meurtri. Son teint est grisâtre avec des grandes ailes difformes et des petites cornes. Il s'arrête soudain, fait partir une lueur de ses mains et les pointent vers le plafond. Ses yeux noir et jaune scrute l'ensemble du chemin s'étendant devant eux. Au-dessus, un morceau de pierre de forme ronde se soulève et disparaît pour se fracasser dans l'étage suivant.

- Voilà Malec, c'est ouvert. Mardân, le Maître du jeu attend sa sentence. Prononce avec force le curieux individu ayant créé le passage avant de s'engouffrer en déployant ses ailes.

- Compris Jim. J'espère que tu m'en laisseras un bout. Dit calmement le guerrier tout plantant sa lame dans la roche. Il met son casque, tapote frénétiquement sur son bras droit, il décoche un grappin vers l'ouverture et reprend son arme.


Pendant l'ascension, une ombre à quatre pattes le suit en bondissant. Celle-ci doit penser qu'ils ne seront pas forcément trop de trois pour venir à bout du fameux maître des lieux.


*

Le tonnerre gronde, des éclairs éclatent. Le grand édifice moyenâgeux est sous la pluie. Une silhouette tourne le dos vers l'Est où le soleil est caché par les nuages. Des ailles de chauves-souris géantes se dessinent dans son dos. Le bruit des éléments est assourdissant. Avec des cornes pointues, l'être mystérieux ressemble à un démon. Les bras croisés, il paraît attendre quelque chose ou quelqu'un. Il doit bien faire deux mètres de hauteur tout en muscles.

Sous la pluie battante, il reste immobile tel une statue. Ses paupières sont fermées et sa couleur de peau grise. Il porte une sorte de vêtement sombre et déchiré des pieds à la ceinture. Le reste du corps nu est parcouru de marques rouge et noir. Quatre hauts de tours et des créneaux entourent l'espace à découvert. Un cliquetis se fait entendre, puis un grognement et enfin un tremblement. À ses pieds, la pierre vibre de toute part. Le monstre se retourne en jetant un bref regard vers un cercle de lumière se traçant sur la matière.

Des personnes sont apparues, finit de rêver et de patienter. Il est l'heure de régler ses comptes. Une bourrasque passe et change la direction de la tempête. C'était plutôt calme finalement vue ce qu'il se trame. Deux humains étranges et un félin marron à dents de sabre se dressent face au propriétaire du donjon.

- Ainsi, c'est vous qui venez pour finir le travail. Que les joueurs gagnent encore une fois ne suffit donc pas ? Je suis pourtant clément avec eux et je leur donne même de la marge pour pouvoir tenter de me "vaincre". Déclame t-il d'une voix caverneuse et déterminée.

- S'en est assez, Mardân ! Vous n'êtes qu'un égoïste, pensant à satisfaire ses envies de spectacle par tous les moyens. Quitte à servir de boss final pour davantage de combat. Réplique l'homme en armure avec fougue et défis.

- Égoïste, moi ? Dixit celui qui suit un démon repenti voulant terminer ce que son père a entamer. Réponds le démon menacé.

- Puis, il continu sur un ton de défis en s'adressant à l'autre individu.

- Et oui, je connais le sens de ta quête, Jim. Alors je ne sais pas qui est sous l'armure, mais il doit être fort et important pour avoir été amené en ces lieux. Toi, "ange déchu", tu ne pouvais ainsi pas espérer me vaincre seul.

- Venir accompagner démontre ta faiblesse, ton obstination et surtout ta conviction dans le destin que tu prétends choisir. Pour moi, le futur n'est pas immuable. La preuve, je ne choisis pas la constitution de l'équipe franchissant les portes de mon donjon. Et je ne décide pas non plus de l'issue de leur aventure.

- Tout est écrit d'avance. C'est justement, car je possède ce que tu veux détruire, que tu es ici. Tu devais venir me rencontrer, c'était inévitable. Alors, je sais que tu as proposé au guerrier de m'anéantir une bonne fois pour toute. Mais il ne doit pas se faire d'illusion et se douter que tu aies ton propre intérêt.

- Assez ! Je ne supporte plus de vous entendre débiter des sornettes. Puisque pour vous, l'avenir est déjà tracé, vous savez que l'on ne va pas repartir de si tôt. J'avoue vouloir en finir avec votre règne et mettre la main sur l'objet en votre possession. Cependant, je le détruirais et je regrouperais d'autres personnes pour parvenir à anéantir les autres fragments. Déclare révolté le nommé Jim.

 - Vous me trouvez égoïste et bien faites comme voulez. Néanmoins, je considère qu'il est de mon devoir de venir à bout de mon entreprise. J'ai décidé de m'atteler à cette tâche, non pour faire honneur à mon père. Je hais mon existence et j'ai conviction que si mon grand-père s'était sacrifié, rien de tout cela n'aurait lieu.

- Holà ! Interromps l'homme en fer tout en dessinant un arc de cercle avec son épée.

Je ne veux pas vous interrompre dans de si beaux discours. Cela dit, que je ne crois pas que ce soit le moment d'évoquer l'existence du destin, le passé trouble ou encore les futurs possibles. Il est plus que temps de régler votre compte à vous prétendu maître du jeu. Quant à toi Jim, on discutera plus tard du rassemblement et des fragments énoncés.

À ces mots, comme s'il en avait saisi le sens, le félin rugi prêt à mordre.

- Même le fauve qui vient de nous rejoindre est d'accord avec moi. Désolez Mardân, mais votre vie s'achèvera ici, même si je devrais y laisser la mienne. C'en est maintenant fini de Dungeon of Legend et comme on doit dire :"DUNOFEND" !

Sûr ce alors que Mardân allait répliquer, cependant Jim lui plonge dessus, est l'entraîne dans un portail. Tout se précipite, Malec regarde le félin et le scanne rapidement. C'est une femelle smilodon du nom de Toundra. Il lui fait geste pour venir et passe dans le tunnel dimensionnel.

De l'autre côté le décor a changé. Ils ne trouvent plus en haut d'un château entourée d'une vaste forêt sous une pluie battante et orageuse. Une immense lumière s'étend désormais sur plusieurs centaines de mètres. Un dôme cristallin surplombe l'endroit.

Les reflets renvoient diverses images d'un passé plus ou moins lointain. Du coin de l'œil, Malec ne paraît pas étonné de se voir sortir d'un portail et déambuler. La scène recommence sans cesse et se répète sur d'autres parois sous des angles de vus différents. Toundra est attirée par quelques-uns montrant une sorte de panthère de lumière aux yeux rouges courant inlassablement après une proie invisible.

À quelques pas, des éclats volent et un fracas de griffes et de cris se fait entendre. Malec rappelle Toundra à l'ordre, car il faut aller aider Jim. Les deux arrivent donc en renfort et engagent à leur tour le combat. Mardân est supérieur à Jim en puissance et expérience. Cependant, le nombre pourrait avoir raison de lui. Il ne sait plus où attaquer et ses mouvements sont faussés. La féline mort et griffe à tout-va dans les jambes, puis les ailes. Tandis que l'homme en armure avec sa lame assène des coups aux niveaux des bras et du torse quand celui-ci est à découvert.

Jim fait son maximum pour attirer l'attention sur lui. Il agrippe Mardân et tente de le faire plier sous les enchaînements de frappes énergétiques. Le Maître du Jeu résiste bien et envoie une formidable bourrasque pour balayer ses adversaires. S'il parvient à les séparer et à les avoir un par un, il augmentera sûrement ses chances de survie.

L'attaque a mis Toundra couchée parterre. Jim a reculé de plusieurs mètres. Seul Malec a tenu, il a réussi à planter son épée dans le sol. Son comportement inébranlable surprend Mardân, qui dresse les mains vers le ciel et fait mine de lancer un sort. La féline s'étais relevée et se retrouve clouée sur place tandis que Jim est pris de spams. Le guerrier parvint à bouger malgré son armure semblant peser une tonne. Il avance lentement, la lame ripant le sol, son casque est éjecté et Malec avale quelque chose.

Le Maître fonce sur lui, une silhouette le percute. Un Jim méconnaissable lui fait face et Malec retrouvant sa mobilité charge en courant. Il racle sa lame contre la paroi lumineuse. Un formidable rugissement se fait entendre et la smilodon brise sa catalepsie.

Mardân bloque de justesse la nouvelle apparence de Jim. Celui-ci est recouvert d'une seconde peau couleur verte opaque avec les cornes plus denses et les ailes fusionnées aux bras. Sa rage est multipliée et il frappe davantage plus fort. Mardân ploie alors sous la salve. L'homme en armure saute et abat sa lame de toute sa force sur les ailes de ce dernier. Il hurle de douleur et maintient avec peine ses deux adversaires à bout de bras. Toundra en profite pour lui foncer en plein torse.

Serrant les dents, d'un regard, il fait partir Jim en arrière et se tourne vers l'humain pour la même chose. Mais celui-ci tape avec son bras droit pour faire lâcher prise, son épée heurte la roche. Un mur invisible se dresse et Mardân prononce quelques mots avec du sang dans la bouche.

- Comment peux-tu cogner avec ça, c'est robotique. La technologie n'a aucun effet sur moi.

- Tu ne connais pas mon secret et c'est trop tard pour espérer le percer. Réplique Malec en gardant son calme tandis Toundra s'énerve contre l'obstacle venant d'apparaître.

- Tu n'es pas en situation pour…

- Répliquer ! Grogne une créature noire-vert lui passant derrière à une vitesse incroyable.

Il n'y a plus aucun bruit, le corps de Mardân demeure debout sans sa tête. Le mur se volatilise et Toundra manque de s'affaler. Le guerrier attire son épée et la plante dans le torse du monstre. Un éclat rougeâtre s'en extirpe. Il se fait rattraper au vol par la mystérieuse silhouette se révélant être Jim. L'aura noire se dissipe et un énorme craquement brise le silence.

- Je ne voulais pas en arriver là, je n'avais pas le choix. Veuillez me pardonner, je devais le faire. Les sphères de chaos et cosmos sont une hérésie.

- Alors c'est finie, enfin. Ouf, j'ai dû claquer au moins deux gélules et mon bras robot a pris un choc. Ça va la fauve ? Tu vas pouvoir retourner chez-toi.

- Elle n'en a pas, je ne sais pas d'où elle vient. Je pense que tu te poses plein de questions. Je suis prêt a répondre à certaines. Choisi judicieusement, aussi, j'aurais besoin que tu contactes d'autre personnes. Une fois que mon affaire sera réglée, promis tout sera claire. Je t'accorde quelques minutes et après on se sépare pour mener nos quêtes à bien.

- D'accord, alors je vais être bref. C'était quoi ton apparence étrange et violente. Ce que tu as cassé, qu'est-ce que c'était ? C'est quoi l'histoire des sphères, et c'est qui les autres ? Et enfin, pourquoi on ne peut pas continuer la route ensemble ?

- Voilà à quoi je ressemble lors que libère mon autre côté. J'ai détruit un fragment de sphère de chaos. C'est un concentré d’énergie qui ne devrait pas exister à cet état. Les autres, il s'agit de descendants comme toi. J'ai la conviction que seuls de tels êtres peuvent finir ce que nos aïeux ont commencé. J'ai mes propres démons à chasser, quand j'irai mieux, je vous rejoindrai.

Voilà, j'en ai dit beaucoup, reprend ton casque. Tu auras toutes les coordonnées que j'ai pu jusqu'à lors collecter. Toundra va partir avec toi, j'ai localisé deux félins parmi les descendants. Ainsi, elle ne devrait pas rester isoler trop longtemps.

- Bon, je ne vais pas te retenir plus longtemps. Tu nous renvoies quelque part vers un transport. Puis, je vois ce que je peux faire pour nos alliés. J'espère juste que tu sais ce que tu fais. Je ne tiens pas à m'engager dans le mauvais camp.

- Tout n'est qu'une question de point de vue. Voici le portail. Sur-ce à une prochaine probablement. Si je ne reviens pas mon père, Nawol le fera...

- Que la chance soit avec toi Jim. Maintenant, c'est à nous de jouer si on veut mener notre mission à bien.


Jim disparaît dans un portail qui se referme aussitôt et se rouvre quelques secondes plus tard. Malec récupère son casque et l’enfile après avoir vérifié son état. Toundra se gratte comme un chat et s'étire. Ensuite, elle renifle avec curiosité l'accès dimensionnel qui s'est réactivé.

L'homme en armure pianote sur son bras droit tout en repensant à ce qu'il a vu et entendu. Tout n'est pas clair, il se promet de trouver des réponses à ses multiples interrogations. Jim doit avoir ses raisons pour garder du mystère et recruter des gens. L'affaire à accomplir ne doit pas être mince, elle demande probablement du nombre et une liberté de mouvement.

Malec rectifie son attirail et emprunte le passage lumineux. Toundra n'ayant pas trop de choix, le suit. Étant une créature invoquée, elle n'appartient pas à ce plan d'existence. Elle ne vient donc ni des vivants et encore moins des morts. Alors, quels sont son monde d'origine et sa place dans cette histoire ? Voilà encore mystère dont la solution reste en suspend.


Parfois certaines choses doivent être dites et d'autres non. Le suspens doit toujours planer pour laisser une marge de liberté. Trop de contraintes pourraient nuire à une mission déjà dangereuse. Le destin se forme à chacun de nos pas et mouvements. Cependant, il faut par moments se plier à certains choix difficiles.

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