Bobby Fischer left at 17 ?
- Par Diamant
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Plongez dans l'un des affrontements les plus électrisants du Championnat d'échecs américain de 1960 à New York. Le 23 décembre 1960, à la cinquième ronde, Robert « Bobby » Fischer, un jeune prodige de 17 ans, affronte le vétéran Hans Berliner dans une défense Alekhine d'une précision redoutable (ECO B03). Fischer, déjà une force de la nature, déchaîne une brillante combinaison d'avancées de pions agressives, de feux d'artifice tactiques et d'un sacrifice de cavalier dévastateur qui laisse Berliner sous le choc. Ce n'est pas seulement une victoire, c'est une démolition qui consolide l'ascension de Fischer comme futur champion du monde.
La partie débute par l'audacieux 1.e4 de Fischer, contré par le provocateur 1...Cf6 de Berliner – l'Alekhine – qui met les Blancs au défi de se surétendre. Fischer s'exécute avec 2.e5 Cd5 3.d4 d6 4.c4 Cb6, prenant de l'espace et contraignant les Noirs à une configuration serrée. Au coup 6...g6, Berliner fianchettos son fou, mais le développement harmonieux de Fischer avec 7.Fd3 et 8.Cge2 maintient la pression. Lancer des deux côtés en jouant 10 ouvre la voie à un feu d'artifice.
Le tournant éclate au coup 13 : la sortie du cavalier de Fischer en e4 cible le cavalier de Berliner en f5, ce qui entraîne un échange brutal. Le coup 14...f6 des Noirs affaiblit leur aile-roi, et Fischer bondit avec 17.Fxf5, échangeant le fou contre le cavalier et déchirant les lignes. Puis vient le tonnerre : 18.f4! défiant le centre, suivi de 19.Cxf4 reprenant avec tempo. Mais le véritable génie frappe au coup 20 — Ch5! Lorgne le fou g7. Berliner roque ? Non, Fischer met le cavalier à sac avec 21.Cxg7 Rxg7, ouvrant la brèche dans la forteresse. Le roi noir est exposé, et les fous et les tours de Fischer pullulent comme des loups.
À partir de là, c'est un festin tactique : 24.Fh6+ force le roi à reculer en g8, les échanges en e7 se simplifient à l'avantage des Blancs, et le pion d passé de Fischer devient un monstre. Au coup 31.d6!, le pion bondit en avant, inarrêtable. Berliner s'écrase désespérément avec Dc3 et Df3, mais Fischer échange calmement les dames au coup 35, laissant les Noirs avec un fou en f3 face à un pion d7 en promotion, défendu par Fc7. Berliner abandonne après 36.Fc7 : sa tour en d8 est clouée, et la promotion est inévitable. Un atelier de 36 coups sur l'agressivité, le calcul et la précision en fin de partie qui démontre pourquoi Fischer était imbattable.
Cette partie est un véritable trésor pour les passionnés d'échecs qui étudient les ouvertures, les attaques en milieu de partie et les tactiques de promotion des pions. Rejouez-la coup par coup pour voir comment Fischer transforme une escarmouche théorique en vendetta personnelle. Nombre total de coups : 71, mais chaque coup est empreint de suspense.
