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Encre Nocturne   

Aube d'onyx - Partie 4

Hartsock | Publié le sam 30 Sep 2017 - 16:01 | 1137 Vues

4


LE DEPART



Le soleil se levait paresseusement sur la montagne. Callid était déjà debout, rassemblant les bagages de Miranda dans un sac. Il venait de terminer sa méditation et ses prières. Quant à lui, il comptait partir léger puisqu'il n'avait besoin de quasiment rien. Une fois les principales affaires de l'adolescente prises il jeta un ?il à la fenêtre. Où était-elle ? Il était important qu'il la retrouve, il ne pouvait pas la laisser seule. Accompagnée de sa désinvolture, elle risquerait de mettre la pagaille à la maison et de ne pas se nourrir correctement. De plus, il était temps qu'elle sache la vérité sur sa mère, ou au moins qu'il lui explique subtilement l'histoire sans qu'elle comprenne pour autant. De façon à ce que plus tard elle ne puisse pas le traiter de menteur, car tout ce qu'il voulait c'était la protéger d'une vérité qui la terrasserait.

Le vieil homme avait le pressentiment qu'il ne reviendrait pas ici avant très longtemps. Il ne pouvait pas encore déterminer si c'était la peur qui s'emparait de son coeur ou une intuition qui s’avérerait vraie par la suite. Alors, par précaution il prit un objet qui était emballé dans une petite toile. C'était un objet qui était destiné à Miranda, quand elle aurait fait ses seize ans. Étant donné qu'il ne savait pas s'ils seraient de retour avant son anniversaire, il préféra le prendre avec lui.


Un peu plus tard, le prêtre Clarus et son initié le rejoignirent. La mine déconfite, ils se servirent du thé. Les visages de ces deux derniers à peine réveillés ne cachait pas leur manque de sommeil. Callid comprit que s'il comptait inviter des gens un jour, il devrait investir dans un nouveau canapé et de nouveaux meubles, ceux-là étant vieux de plus de quinze ans. Une fois réhydratés et rassasiés, ils se tournèrent vers le vieux sage.


Il fut convenu que Clarus l'accompagnerait pendant que Lucien s'occuperait de ranger les affaires.


*

**


Les feuilles la protégeant du soleil, la jeune Miranda avait pu dormir toute la matinée. La veille, elle avait décidé d'escalader un arbre pour pouvoir y dormir sans qu'on la dérange. Elle n'avait que très peu dormi, réfléchissant pendant une bonne partie de la nuit aux événements de la journée précédente. Finalement elle s'était endormie avec l'image de sa mère lui caressant les cheveux quand elle n'était qu'un nourrisson. En fait, rien ne pourrait la faire changer d'avis sur sa mère, elle l'aimait et c'était tout ce qui importait. Si elle était vraiment dangereuse Callid aurait été capable d'expliquer pourquoi, or cela n'avait pas été le cas. Par conséquent, la jeune fille était déterminée à détromper son grand-oncle et lui demander la véritable raison de sa fuite. Peut-être que sa mère avait perdu la vie ? Elle préférait entendre ce genre de chose. Après tout, cela aurait justifié l'absence de ses parents dans sa vie. Mieux valait que sa mère ne soit plus de ce monde plutôt qu'elle ait été occupée à accomplir des méfaits au lieu de s'occuper de sa fille.

La jeune fille se ressaisit, regarda au loin en direction de la maison : la fumée de la cheminée s'était estompée. C'était étrange étant donné que Callid était plutôt frileux. Alors elle jeta un oeil vers le ciel, le soleil était assez haut. Il était donc relativement tard.

Elle enleva donc sa toge noirâtre qu'elle avait utilisée comme couverture et mit pieds à terre.

En mettant un pied devant l'autre elle faillit trébucher sur une racine. « Elle est brûlante ! » pensa-t-elle. Alors elle se baissa et effleura la racine de l'arbre avec ses doigts, elle n'avait pas halluciné. Hélas, elle ne savait pas vraiment quelle était la cause de cet événement pour le moins étrange. Finalement elle décida de mener l'enquête plus tard, peut-être que Callid connaîtrait la raison de cette chaleur que dégageait l'arbre. La jeune fille reprit donc le chemin dans le sens inverse de la veille.


*

**


Un peu plus tard, Callid et Clarus rentrèrent sans avoir pu trouver l'adolescente. En entrant dans la maison le vieux sage eut, l'espace d'un instant, l'impression que Lucien cherchait quelque chose dans son sac.


Alors ils prirent tous leurs affaires et se dirigèrent vers l'extérieur de la maison. Là-bas le cheval de Lucien les attendait, profitant de l'herbe qui n'allait pas tarder à disparaître pour laisser l'hiver étendre son manteau blanc sur la région castéenne. Une fois toutes les affaires chargées sur le cheval robuste de son initié, Clarus avisa Callid :

Il fallut quelques minutes pour que Miranda puisse expliquer au vieil homme ses occupations de la veille. Après qu'ils aient échangé quelques mots, Callid préféra ne pas la réprimander. Il lui expliqua également que la chaleur émanant des arbres était en fait la lumière qu'il avait placé le soir précédent. La jeune désinvolte n'en crut pas un mot.

Avant de partir elle s'alarma : « Mais nous n'avons qu'un seul cheval, comment allons-nous faire ? » alors le prêtre Clarus et son aîné firent magiquement apparaître deux beaux étalons de lumière. Miranda était bouche bée. Lucien n'avait pour l'instant pas l'âge requit pour pratiquer la néo-magie en dehors du couvant, il devait donc continuer à promener son cheval partout où il allait. Ils montèrent un par un sur leur cheval respectif et Callid fit grimper sa nièce avec lui. Une fois l'ingénue remise de ses émotions, ils partirent au galop.

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