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Titre Original : Jun zhong le yuan
Pays : Taiwan
Date de sortie : 5 septembre 2014
Réalisateur : Doze Niu
Acteurs : Ethan Juan, Jianbin Chen, Regina Wan
Genres : Drame, Romance, Historique
Durée : 133 minutes
Synopsis
En 1950, sur l’archipel de Kinmen, à l’époque où celui-ci subissait les bombardements réguliers de la Chine communiste, Pao, un jeune soldat nationaliste venu du sud de Taiwan, y est affecté à l’unité 831. Celle-ci gère une maison close pour soldats, où des prisonnières se prostituent en échange d’une réduction de peine.
Informations supplémentaires
Taiwan est colonisée par les Chinois au xiie siècle. Les Portugais, qui la découvrent en 1590, lui donnent le nom d'Ilha Formosa (Formose), mais ne peuvent s'y implanter. Plus heureux, les Hollandais fondent Anping sur la côte ouest (1624) et repoussent une tentative espagnole sur Keelung (1642). Le pirate chinois Koxinga s'empare de l'île (1661), qui devient une principauté autonome, mais, conquise par les empereurs mandchous, l'île devient chinoise (1683). En 1860, les Occidentaux obtiennent l'ouverture de Taïwan à l'influence des missionnaires catholiques et protestants. À la suite du massacre de pêcheurs japonais échoués sur la côte (1871), un corps d'armée japonais, commandé par Saigo Tsugumichi, débarque dans le Sud (1874), puis l'évacue après versement d'une indemnité. Lors de la guerre du Tonkin, l'amiral Courbet, pour le blocus du riz, occupe Keelung, mais Lespès échoue devant Tanshui (1884). Lors de la paix de 1885, la France renonce à l'île, que les Japonais annexent par la paix de Shimonoseki (avril 1895). Durant la Seconde Guerre mondiale, ils font de Taïwan une base d'invasion. À la conférence du Caire (1943), Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek) se voit promettre la restitution de Taïwan, qui a lieu en septembre 1945.
Les envoyés du Guomindang, bien accueillis à leur arrivée, se comportent comme en pays conquis, tenant ouvertement les insulaires pour des « collaborateurs » de l'occupant nippon ou pour des Chinois de seconde zone. De plus, ils apportent avec eux toutes les tares qui minent le régime sur le continent : inflation galopante, chômage massif, corruption généralisée. En février 1947, une émeute, à Taipei, aboutit à une insurrection générale de l'île. Le gouverneur négocie alors avec des élus de la population qui exigent dans une certaine confusion le retrait des forces nationalistes et une véritable autonomie. Mais des renforts militaires envoyés du continent à partir du 5 mars se livrent pendant dix jours à une répression impitoyable, qui sera prolongée de façon ordinaire jusqu'en 1954 par une terreur blanche permanente. On parle en tout de 10 000 à 20 000 victimes.
La Chine nationaliste de Jiang Jieshi
Après la victoire de la Chine populaire (1949), l'île devient le refuge de la Chine nationaliste ; elle est officiellement cédée par le Japon au traité de San Francisco (septembre 1951). Cependant, Jiang Jieshi continue de faire de la reconquête de la Chine continentale l'objectif théorique de sa politique et, durant vingt ans, la République de la Chine nationaliste (Taïwan et trois îles voisines), qu'il dirige, assume l'apparence de la légalité chinoise dans les organismes internationaux. De son côté, le gouvernement de Pékin ne cesse d'affirmer ses droits sur Taïwan. Aussi, avec l'appui des États-Unis, Jiang Jieshi entretient-il une armée de 600 000 hommes, qui absorbe plus de 80 % du budget de l'île. En novembre 1966, Jiang Jieshi, dont le fils, le ministre de la Défense nationale, Jiang Jingguo fait figure d'héritier présomptif, lance la « Rénovation culturelle », destinée à sauvegarder les « valeurs traditionnelles de la société chinoise » menacées par la « Révolution culturelle des rouges ».
Si Jiang Jieshi et le Guomindang se maintiennent au pouvoir lors des élections de 1972, la situation du gouvernement nationaliste n'en est pas moins fortement modifiée à partir du moment où les États-Unis prennent contact avec le gouvernement de Pékin. La prétention de représenter l'ensemble de la Chine doit être abandonnée après que l'Assemblée générale de l'ONU eut expulsé la délégation de Taipei (25 octobre 1971). Les États-Unis reconnaissent bientôt le fait accompli.
Après la mort de Jiang Jieshi (avril 1975), Yen Chia-kan devient président de Taïwan, tandis que Jiang Jingguo, Premier ministre, devient président du Guomindang. En 1978, il est élu président de la République, détenant ainsi la majeure partie des pouvoirs. En 1979, les États-Unis reconnaissent officiellement la République populaire de Chine et rompent leurs relations diplomatiques avec Taïwan dont ils restent, cependant, le principal appui.
La libéralisation du régime
Le 14 juillet 1987, la levée de la loi martiale, imposée à l'île par Jiang Jieshi le 19 mai 1949, ouvre une ère nouvelle dans la vie politique de la République de Chine. Après la mort de Jiang Jingguo, le 13 janvier 1988, et la désignation comme successeur d'un Taïwanais d'origine, Lee Teng-hui, le démantèlement de l'appareil répressif du Guomindang s'accélère. Déjà, les dirigeants élus par le XIIIe congrès du Guomindang, en 1988, sont en majorité des Taïwanais et non plus des continentaux. Les opposants libéraux au régime et les partisans d'une autonomie ou d'une indépendance de l'île s'étaient organisés en une formation « hors parti » (tangwai) dès 1978, mais ils avaient connu des échecs, des divisions internes et diverses périodes de répression. En septembre 1986, le parti démocratique progressiste (Democratic Progressive Party [DPP]) affronte les élections sans succès notable, en proposant des réformes politiques libérales et l'indépendance de l'île.
Dans les années 1990-1995, cependant, la vie politique se développe dans un climat plus libre, surtout dans le Sud, autour de Kaohsiung. Le 28 février 1995, Lee Teng-hui présente ses excuses officielles pour la répression de 1947, érige un monument dédié aux victimes et fait du jour anniversaire de la tragédie une fête chômée. Le pas décisif est franchi le 23 mars 1996, avec l'élection au suffrage universel par 54 % des voix – la participation est de 75 % – de Lee Teng-hui, candidat officiel du Guomindang. En perte de vitesse et désormais amputé de ses membres restés fidèles à la thèse de la reconquête du continent, ce dernier cherche à normaliser ses relations avec la Chine populaire, en espérant pérenniser le statu quo qui assure à l'île une indépendance de facto. Après les élections locales de novembre 1997, le DPP devient le premier parti de l'île avec 43,32 % des voix, devant le Guomindang, 42,12 %. S'étant peu à peu rallié à l'idée du maintien du statu quo et renonçant à une indépendance formelle dont la Chine populaire fait un casus belli, il souligne la nécessité de réformes démocratiques de fond. En décembre 1998, le Guomindang remporte les élections législatives et locales, avec 46,43 % des voix, mettant fin, provisoirement, à la lente érosion de son électorat entamée depuis plusieurs années. Le DPP enregistre, quant à lui, un léger recul, avec 29,56 % des suffrages. Les Taïwanais sont alors rassurés devant la relative bonne résistance de leur économie emportée par la tourmente de la crise asiatique.
La question des relations avec la Chine populaire est devenue centrale. À trois reprises, le régime communiste a confirmé sa détermination en organisant des manœuvres militaires qui visaient à intimider Taïwan (juillet et août 1995, mars 1996). À l'automne 1998, de hauts responsables de Taïwan et de la Chine populaire ont entamé des négociations difficiles : Pékin veut tirer avantage du retour réussi de Hong kong sous souveraineté chinoise en 1997 pour faire pression sur Taïwan, qui, de son côté, cherche à faire reconnaître par les communistes son indépendance. Pékin multiplie les menaces contre l'île nationaliste après la proposition par Lee Teng-hui, en juillet 1999, de la formule « relations d'État à État » pour évoquer les relations entre Taïwan et la Chine. En mars 2000, malgré les diverses tentatives d'intimidation de Pékin tout au long de la campagne électorale, le candidat de la mouvance indépendantiste Chen Shui-bian, président du DPP, remporte l'élection présidentielle (39,3 %), devant James Soong (36,8 %), candidat « dissident » du Guomindang, et Lien Chan (23,1 %), candidat « officiel » de ce même parti. Ce scrutin met fin à cinquante ans de pouvoir sans partage du Guomindang. En butte à l'hostilité des dirigeants chinois, le nouveau président taïwanais, entré en fonctions le 20 mai 2000, s'emploie aussitôt à rassurer Pékin en appelant au dialogue et en proposant l'organisation d'un « sommet de la paix ».
Les élections législatives de décembre 2001 confirment l'importance croissante du DPP dans le paysage politique ; celui-ci, en obtenant 87 des 225 sièges du Parlement, devient la première force politique du pays. La formation d'une alliance avec le parti de la Solidarité taïwanaise (TSU, radical indépendantiste) donne au président Chen la marge de manœuvre minimale au Parlement qui lui faisait défaut depuis son élection en 2000. Le Guomindang, quant à lui, pâtit d'une image ternie par des années de corruption, alors même que les difficultés économiques rencontrées par l'île nationaliste auraient dû lui être favorables. Mais, les électeurs ont préféré réaffirmer clairement leur spécificité face au continent, en dépit de la forte attraction exercée par une Chine populaire en pleine expansion (« fièvre de Shanghai ») auprès de nombre d'hommes d'affaires taïwanais.
La posture irrédentiste de la Chine n'évolue guère, cette dernière se bornant à éviter de mettre en avant le thème de la force. Ainsi, la visite officielle du dalaï-lama à Taipei (avril 2001) comme le voyage « privé » aux États-Unis de Chen Shui-bian (mai-juin) ne suscitent guère de réactions de la part de Pékin, qui, en revanche, n'autorise pas le président à participer au sommet de l'APEC à Shanghai. Toutefois, le projet gouvernemental d'une nouvelle Constitution et celui visant à légaliser le recours au référendum (novembre 2003), relèvent, selon Pékin, du séparatisme.
La courte victoire de Chen Shui-bian lors de l'élection présidentielle du 20 mars 2004 (le président sortant ne l'emportant que de quelques milliers de voix devant Lien Chan, candidat du Guomindang) est vivement contestée par l'opposition qui dénonce, en outre, le mystérieux attentat dont a été victime le chef de l'État la veille du scrutin. Le président Chen essuie un échec dans le double référendum organisé le même jour sur le renforcement de la défense de l'île face à la menace des missiles chinois et sur l'ouverture de discussions avec la Chine, invalidé faute du quorum nécessaire. Affaibli, Chen Shui-bian infléchit sa politique quitte à décevoir ses partisans, en réduisant la révision de la Constitution à un amendement purement technique sans toucher à la question controversée de l'indépendance formelle de l'île (le recours au référendum pour tout amendement constitutionnel sera adopté en 2006 selon des modalités très restrictives).
Le retour du Guomindang au pouvoir
Les élections législatives du 11 décembre, perdues par la coalition des indépendantistes au profit du Guomindang qui conserve la majorité au Yuan législatif, éloignent un peu plus la perspective d'un glissement progressif vers l'indépendance. Quelques semaines après l'adoption par l'Assemblée nationale chinoise d'une loi anti-sécession légitimant le recours à la force contre Taïwan si celle-ci proclamait son indépendance, la visite officielle et historique du leader du Guomindang, Lien Chan, à Pékin le 29 avril 2005, au cours de laquelle sont signés plusieurs accords visant à une réunification de l'île sous forme de province autonome, embarrasse le président Chen. La défaite du DPP aux élections régionales du 3 décembre 2005 puis les accusations de corruption éclaboussant l'entourage présidentiel entraînent une brutale désaffection des Taïwanais envers leur président (qui sera finalement condamné à la prison à vie pour détournement de fonds, blanchiment, faux en écriture et corruption en 2009), plus de la moitié estimant qu'il devrait démissionner. Son parti, le DPP, désavoué par une part croissante de son électorat qui lui reproche sa remise en cause récurrente du statu quo dans les relations avec la Chine (campagne de « détchankaïtchekisation ») et l'aggravation de l'isolement international de l'île (comme en témoigne, notamment, la rupture des relations diplomatiques décidée par le Costa Rica en juin 2007), est sévèrement battu aux élections législatives du 12 janvier 2008 par le Guomindang, qui enlève 83 sièges (sur 113) au Yuan. La victoire du candidat de l'opposition, Ma Ying-jeou (58,4 % des voix), devant le candidat du DPP, Frank Hsieh (41,5 %), lors du scrutin présidentiel du 22 mars, consacre le retour au pouvoir du Guomindang.
Le rapprochement avec la Chine se déroule dès lors en plusieurs étapes : en novembre 2008, lors d’une rencontre historique depuis la fin de la guerre entre communistes et nationalistes chinois il y a 60 ans, le président taïwanais reçoit Chen Yunlin, responsable chinois du département des relations entre la Chine populaire et Taïwan. Le mois suivant, premier signe concret du réchauffement des relations entre les deux pays, la Chine et Taïwan inaugurent leurs premières liaisons aériennes directes quotidiennes et des services maritimes et postaux directs à travers le détroit sont établis. Enfin, couronnement de ce rapprochement, un accord-cadre de coopération économique (ECFA) libéralisant les échanges commerciaux entre les deux pays (suppression ou réduction des taxes sur des centaines de produits) est signé en juin 2010 et entre en vigueur en septembre.
En janvier 2012, le président sortant Ma Ying-jeou est réélu pour un second mandat tandis que le Guomindang remporte les élections législatives. Un nouveau gouvernement dirigé par Sean Chen entre en fonctions. Investi en mai, le président veut poursuivre la politique de rapprochement pacifique avec la Chine populaire dans le cadre du statu quo (défini par les formules « pas d’unification, pas d’indépendance et pas de recours à la force » et d’« Une République de Chine, deux régions ») alors que Taïwan est désormais le premier investisseur étranger en Chine continentale, devenue son premier partenaire commercial.
En témoigne ainsi l’échange de bureaux entre l’Association pour les relations à travers le détroit de Taiwan (ARATS) pour Pékin, et la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF) pour Taipei. Dans le même temps, il engage son gouvernement à accélérer les mesures de libéralisation commerciale afin de créer un environnement propice à l’adhésion de l’île au Partenariat Trans-Pacifique (TPP) proposé par les États-Unis et visant la création d’une vaste zone de libre-échange à l’horizon 2015, un projet vu avec méfiance par Pékin qui prône de son côté la constitution d’un espace économique avec la Corée du Sud et le Japon.