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Macron pour une fin de l’anonymat sur le Web

  • Par @CitoyensFrOff
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Fin de l’anonymat sur le Web: les limites du projet d'Emmanuel Macron

Ce 18 janvier, Emmanuel Macron a plaidé en faveur d'une "levée progressive de tout anonymat", dans une volonté d'améliorer la qualité de la démocratie participative. Un discours qu'il n'est pas le premier à tenir.

Pour le deuxième acte du grand débat national, qui se tenait ce 18 janvier au Palais des congrès de Souillac (Lot), Emmanuel Macron s'est exprimé au sujet de "l'hygiène démocratique du statut de l'information". Afin de lui redonner ses lettres de noblesse, le président de la République a estimé qu'il s'agissait d'aller "vers une levée progressive de toute forme d'anonymat", en faisant mention de "processus où on sait distinguer le vrai du faux et où on doit savoir d’où les gens parlent et pourquoi ils disent les choses".

Des documents d'identité pour se connecter

Concrètement, mettre en place des initiatives pour dissiper l'anonymat en ligne est envisageable. Il est techniquement possible de soumettre une inscription sur un réseau social, Facebook en tête, à la fourniture d'une pièce d'identité. Une proposition en ce sens avait d'ailleurs été formulée par Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, en août 2016, pour mieux lutter contre le terrorisme.

Haro sur le chiffrement

Par le passé, Emmanuel Macron a déjà dérogé à son rôle de "candidat du numérique" pour faire valoir une approche sécuritaire au sujet d'Internet. En avril 2017, le candidat à l'élection présidentielle avait indiqué vouloir forcer les "messageries instantanées fortement cryptées" à collaborer avec la justice, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Il leur reprochait leur refus, dans le cadre d'une enquête, de donner accès aux contenus échangés, à même de comprendre des éléments déterminants. Au point d'envisager, qu'un jour, elles soient considérées comme des "complices d'attentats".

Surtout, Emmanuel Macron semble prôner une position non seulement partagée par Eric Ciotti, mais également mise en avant par ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy. "La méfiance envers la parole critique ou irrévérencieuse qui se déploie sur Internet est largement partagée par les élites politiques", rappelle Félix Tréguer. Pourtant, et malgré la défiance qu'il peut inspirer, l'anonymat a son lot de bienfaits, avance le chercheur post-doctorant à l'ISCC (CNRS). "Il conviendrait de combattre la vindicte dont il fait l'objet en rappelant qu'il permet aussi de lutter contre les formes de harcèlement en masquant l'identité de cibles potentielles. Il libère la parole de groupes marginalisés qui sans l'anonymat ou le pseudonymat seraient enclins à s'autocensurer. De ce point de vue, mettre fin à l'anonymat serait donc contre-productif, en plus d'être attentatoire aux libertés publiques."

bfmtv.com


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