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Parlez-vous le langage vape ?

  • Par Franck
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Les débutants qui viennent sur le forum pour se renseigner doivent très vite s’en rendre compte : la vape, c’est un tout langage.

Et c’est un langage de plus en plus complexe qui doit rendre perplexe bien des nouveaux lecteurs en quête de renseignement : entre noms de modèles aux noms ésotériques - et il y en a une foultitude - termes anglais ou en franglais pas toujours très compréhensibles ou pas toujours utilisés à bon escient et notions d’électricités (ohms, volts, watts, mAh, etc), il y a de quoi s’arracher les cheveux !

Je vous propose une petite histoire de ce langage, histoire de démystifier le truc. :D Que les passionnés et les experts me pardonnent d'emblée les traces de dérision et d'auto-dérision que le lecteur attentif pourra trouver. Il est bon aussi de prendre un peu de recul par rapport à notre façon de parler, non ? ;)

1- La Genèse.

Au début, il n’y avait rien. Il a fallu tout inventé. Y compris certains termes. Par exemple, comment appeler ces étranges tubes qui produisent de la vapeur ? Ce sont les fabricants et distributeurs qui parlèrent en premier de cigarette électronique, d’ecigs (terme anglo-saxon) ou d’e-cigarettes. Encore aujourd’hui, ces termes font largement débat. Tout d’abord parce que les mods mécaniques sans aucun élément électronique voire électrique sont  apparus (mods pour cigarettes électroniques MODifiées, dont l’aspect extérieur s’éloigne de l’apparence des cigarettes classiques).

Difficile de parler d’électronique quand on utilise un produit qui n’en contient pas ! Ensuite, parce qu’une majorité de vapoteurs ne souhaitent plus associer la vape aux tabac. Alors, parler de cigarettes, même affublées d’un e ou d’un « électronique » leur file de l’urticaire ! De plus, la confusion avec le tabac est aisée. Ainsi certains parlent de vaporisateurs, de vaporettes, de vapos. Mais aucun nom n’a réussi à s’imposer de manière définitive.

Ensuite, il y a eu la volonté de définir le fait d’utiliser ces étranges engins. Pour les utilisateurs convaincus, hors de question de parler de « fumer » ou de « fumeurs ». Ni même d'e-fumer ou d'e-fumeurs. D’ailleurs, les vaporisateurs ne produisent pas de fumée mais de la vapeur. Et techniquement, ce n’est pas la même chose : il n’y a pas de combustion. Or, c’est la combustion des cigarettes qui entraîne bien des problèmes liés au tabagisme.

Un sondage sur le gros forum aboutit au choix on ne peut plus démocratique du terme « vapoter ». Les utilisateurs sont donc des vapoteurs ou des vapoteuses et on parle donc de « vapote ».  Là encore, le terme ne plaît pas à tout le monde, y compris à votre serviteur qui préfère largement l’emploi des termes « vaper » et « la vape ». En effet, les verbes utilisant le suffixe « oter » désigne souvent des actions anodines, sans réel intérêt ou réel incidence, comme « papoter », « tapoter », « siffloter », « siroter », etc. Or, pour beaucoup d’entre nous, la vape, c’est du sérieux car c’est avec elle que l’on a rompu avec le tabac, action qui n’a rien d’anodine, vous en conviendrez !

D’ailleurs, les termes de vape et vaper semblent progresser à ma plus grande satisfaction. Jusqu’à ce que l’on apprenne que le verbe « vapoter » ferait sa grande entrée dans les dictionnaires en 2014, comme le Larousse. Pire même : la définition sur laquelle semble plancher les rédacteurs serait : « action de fumer une cigarette électronique ». Arrggghhh, c’est bien la peine que le bas peuple invente des mots et fasse évoluer le langage, histoire de bien distinguer l’action de fumer de l’action de vaper, pour que cette distinction soit ensuite annulée par le simple trait de plume des facétieux rédacteurs du célèbre dictionnaire ! Enfin, nous verrons bien ce qu’il en est dans les jours à venir.

Certains esprits taquins diront peut-être que « vaper » n’est pas idiot, mais comment appeler alors les utilisateurs ? Des vapeurs et des vapeuses ? Pas terrible, n’est-ce pas ? Je dois vous confesser que j’utilise plutôt le terme de « vapoteurs » qui va bien mieux avec le verbe « vapoter » que celui de « vaper ». Voilà comment on peut être pris en flagrant délit d’incohérence. Je passerai donc bien vite sur ces questions, pourtant pertinentes, puisque je n’ai pas la réponse génialissime à apporter.

Pour le liquide, le terme « e-liquide » fut très vite utilisé. Comme on sait que le « e » désigne l’électronique, on cherche encore le moindre élément électronique dans un liquide. Remarquez, on serait même bien embêté d’en trouver un. Là encore, le terme est donc sujet à discussion et ne plaît pas à tout le monde. Aussi d’autres termes sont apparus littéralement pompés sur nos camarades anglo-saxons. C’est ainsi que l’on parle de «juices » ou de « jus », la traduction française. Pour son liquide de prédilection que l’on utilise tout le temps, certains parlent de son « juice » dont on a fait un « all day ». Les partisans d’un français châtié en seront pour leur frais. Tout compte fait, on peut se demander si cela ne serait pas plus simple de parler de son liquide favori que l’on utilise quotidiennement.

Un mot en anglais fait pourtant consensus : le « hit ». Il s’agit ici de décrire la sensation que fait la fumée en passant dans la gorge jusqu’à nos poumons. Evidemment, dans le cas qui nous occupe, la sensation que fait la vapeur chargée en nicotine qui emplit nos poumons et que recherchera le vapoteur. D’où cette angoissante interrogation qui hante les vapoteurs sur les forums ou sites spécialisés : « dis, tu as du hit avec ton nouvel atomiseur qui tue la mort ? ». Ce hit, ce Graal, que recherchent tous les vapoteurs a intrigué nombre de médecins et tabacologues qui se sont penchés sur nos joujoux. L’utilisation en anglais se justifie puisqu’il n’existe pas d’équivalent en français et c’est la vape qui a permis de mettre en avant cette notion totalement nouvelle.
De même, le mot « dry » sert à définir une méthode de vape où l’on place le liquide directement en contact avec la résistance, ce qui permet d’augmenter sensiblement les sensations et donc le hit. Attention à ne pas confondre avec le « dry hit » qui consiste à vaper alors qu’il n’y a pas ou peu de liquide arrivant sur la résistance, cette dernière ne chauffe alors rien d’autres que des particules de fer et autres matériaux douteux, ce qui est évidemment pas de tout recommandé pour conserver une santé éclatante.

2- De l'utilisation des termes anglais.




Vous le remarquez l’anglais s’immisce partout de manière insidieuse. Il a pris toute sa place dans le langage du vapoteur alors même que l’on pourrait trouver des mots ou des expressions en français qui seraient probablement tout aussi pertinents.

Ainsi, on ne parle pas de résistance, cette petite pièce qui va servir à chauffer le liquide et le transformer en vapeur. Ce serait trop simple. On emploie donc le terme anglais « coil » qui est le système contenant la résistance, si l’on veut être tout à fait précis. Lorsque cette résistance est double, on parle alors de « dual coil » alors que « double résistance » ferait tout aussi bien l’affaire. On ne parle pas de trou d’aération, mais de « air hole ». De la même manière, on ne parlera pas du contrôle du passage de l’air via ses trous d’aération, mais de contrôle de l’airflow, ce qui fait tout de suite beaucoup plus compétent. De même les utilisateurs de mods ne parleront pas de la partie supérieure et inférieure de leurs engin, ce qui est bassement commun, mais de top cap ou de bottom cap. Cela en jette un peu plus.

Enfin, quand son atomiseur est dans l’alignement de son vaporisateur ou de son mod, et qu’il n’y a donc pas d’espace entre les deux, on dit que l’atomiseur est « flush ».

Cette utilisation intensive, et peut-être même quelquefois un tantinet excessive, de l’anglais est loin d’être abordée ici de manière exhaustive, vous pourrez vous aussi vous amuser à trouver d’autres de ces termes qui peuvent trouver leur équivalent en français. Mais je vais en terminer là au risque d’en faire un bouquin.

3- De l'importance de ne pas dormir en cours de physique.




Comme la transformation du liquide en vapeur va être rendu possible par la chauffe de la résistance de l’atomiseur, il faut donc faire intervenir le miracle de l’électricité. Du coup, tant pis pour vous si vous dormiez pendant les cours de physiques au collège ou au lycée. Vous entendrez parler des ohms, des volts et des watts. L’ohm va servir à mesurer la résistance de votre atomiseur, plus la mesure sera faible, plus les sensations et le hit seront en rendez-vous. Les volts et les watts sont plus utilisés pour les batteries : les premiers vont servir à mesurer la tension électronique de cette dernière, les derniers à mesurer la puissance dégagée par votre engin, les deux étant de toutes les manières liés.

Comme cela ne suffisait pas, il est maintenant facile d’acquérir des batteries ou des mods capables de faire varier la tension ou la puissance. On parle alors, enfin en bon français, de batteries ou de mods à tension variable ou à puissance variable. Enfin, nous ne sommes pas nombreux à utiliser ces expressions. Malheureusement, vous entendrez plus souvent parler de voltage variable, voire même de wattage variable, expression d’une exquise beauté linguistique bien qu’un brin mystérieuse pour le débutant. Le quidam voudra juste signifier que l’on peut augmenter ou diminuer la puissance, et donc les sensations, à loisir. Mais ce serait probablement trop simple, que voulez-vous. Là encore, ce sont nos amis ricains qui les premiers ont parlé de « variable voltage » ou de « variable wattage », ce que nous nous sommes empressés de reproduire dans un français plus ou moins correct.
Terminons ce rapide mais néanmoins réjouissant rappel des notions d’électricité par le commun « mAh », pour milliampère-heure, qui permet de définir l’autonomie d’une batterie ou d’un accumulateur (petit nom : accu). Plus cette valeur sera élevée, plus votre batterie embarquera d’autonomie.

4- Conclusion provisoire.

C’est bon ? J’ai perdu personne en route ? Tant mieux alors ! En plus, je vous fais grâce des noms des constructeurs, du nom des consommables ou des kits, il y aurait de quoi rédiger un solide annuaire !
Dorénavant, vous aurez quelques bases pour comprendre (un peu) le langage bien mystérieux du vapoteur expert. Aussi, quand vous lirez qu’un membre a bien galéré pour monter son double coil sur son nouvel atomiseur qui est flush avec son mod et qui dispose d’un airflow réglable et qu’il peut savourer son allday dans de très bonnes conditions, vous saurez de quoi il en retourne. :D

Vous l’aurez compris, malgré son apparente complexité, le langage de la vape est riche et en évolution permanente. Il dispose de trouvailles intéressantes, d’autres un chouia moins heureuses à mon avis. Même parmi les mots que j’utilise moi-même ! Il ne tient qu’à vous de le faire évoluer, il  y a encore tant de choses à définir ou mieux définir, en essayant toutefois de faire en sorte qu’il reste quand même compréhensible de plus grand nombre !

Bonne vape à toutes et tous (ou vapote ou alors...)  !


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