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F’murrr

  • Par Lydie
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 parlons F’MURRR ! (et pour qui l’ignore, pauvre malheureuse/eux, F’murr est le père d’une BD de génie, faites juste « F’murrr » en recherche internet et regardez les images)…

Donc j’ai décidé de faire un abécédaire. Cela me prendra le temps qu’il faut, mais je vais commencer par A, comme pour tout abécédaire qui se respecte.

A

Abousimbelle : c’est le nom d’une des beurbis de F’murrr. Jacques Higelin, c’était un coup en vache, Milos Forman aussi, et aussi un des frères Taviani (Vittorio). Et qui sait encore qui qui ne me vient pas à l’esprit là, tout de suite. Mais F’murrr…

Rarement des personnages de BD m’auront autant fait rire, et pas seulement, aussi nourri mon imaginaire bucolique et foutraque, tendance chaotique.

Et puis ce trait laconique, ubuesque, ces phylactères en grappe, ces réparties déjantées.

Ces brebis totalement dingues.

Petit souvenir : on part avec mon compagnon faire de la grimpe à l’île de Skye, en Ecosse, en plein été, genre valeur sûre.

Ben non, je n’ai jamais pu constater que le soleil existait également en Ecosse, particulièrement sur Skye, je n’ai aucune idée des paysages autrement que sous les nuages, voire sous la pluie.

On dormait dans le fourgon aménagé, entre deux averses on partait à la recherche d’un bout de falaise pas trop détrempé, on s’équipait, tâtait la voie, et au bout de 10 glissades on renonçait et on allait se boire des verres dans les Bread and Breakfast douillets, enfoncés dans de confortables fauteuils, devant des feux de cheminée crépitants, un bouquin à la main, en attendant la bouffe du soir et le retour au fourgon pour dormir…

Mon ami buvait des bières quasi noires dans des chopes monstrueuses, et moi je m’achevais au Tallisker, le whisky de Skye, délicieusement tourbeux et revigorant.

Mais aussi en Ecosse, on rencontre les moutons pyrénéens de F’murrr. Le mouton écossais est frère du mouton f’murrro-pyrénéen.

Les moutons grecs, à côté, ce sont de pauvres choses, le plus souvent entravées patte avant/patte arrière, parfois même les quatre pattes entravées deux à deux, à la laine tristounette, et qui grignotent une herbe sèche et quelques touffes de thym sous un soleil de plomb. Le mouton grec est un mouton malheureux.

Par contre, le mouton écossais est avant tout libre : alors qu’ici, l’homme s’ingénie avec toute sa cruauté habituelle à restreindre les déplacements de ces bêtes (entraves, haies d’épineux, etc.), en Ecosse, la brebis  vit libre et partout l’homme est derrière des barrières, voire des grillages.

Ce sont les maisons qui sont clôturées.

J’ai même vu une bordure de capucines aux couleurs pétantes comme elles savent faire, seule note de franche gaité le long d’une maison grisâtre, dans ce paysage verdâtre sous un ciel blanchâtre, protégées par une double de couche de grillage à poule.

Route faisant, le premier jour, je m’étonnais que les brebis soient couchées sur les routes, à nous laisser passer de mauvais gré, et pas à brouter dans les champs autour.

Jusqu’au moment où, prise d’un besoin pressant de faire pipi, on s’est arrêtés et, chaussée de mes baskets, je suis descendue de la route sur le champ.

Et là, SLURP, aussitôt la tourbe m’a avalé une basket, je me suis enfoncée jusqu’à mi-mollet, et j’ai fini par pisser sur la route, moi aussi.

Donc un jour de ce séjour humide, nous sommes partis droit devant, dans une zone agréablement rocheuse et pleine de promesses de grimpe (inutile de préciser qu’une fois atteint un endroit grimpable, la pluie s’est mise à tomber).

Il faut dire que, comme nous ne cherchions pas particulièrement la compagnie humaine, nous ne rencontrions absolument personne dans les coins où nous allions.

Donc après un bon moment de promenade assez sportive, parmi les rochers, sans rencontrer personne, nous sommes tombés nez à museau sur une brebis.

En fait, l’archétype de la brebis F’murresque.

Elle nous a regardés avancer vraiment sans aucune aménité, toute seule de son espèce et très loin de tout, vêtue d’une toison qui lui descendait jusqu’aux sabots, mais pas n’importe quelle toison, une sorte de tignasse totalement verte, couverte de lichens et de mousses, qui lui faisait un camouflage tout à fait correct dans cet environnement (j’ai appris ensuite que pour finir, la toison non tondue tombe de son propre poids : c’était une énigme, on trouvait en marchant des toisons entières de mouton, mais sans cadavre).

Et là, j’ai eu une illumination ! C’était une brebis de F’murrr qui avait pris le maquis, une sorte d’ermite brebis, pas commode, et qui avait décidé de vendre chèrement sa toison, voire sa peau.

J’ai tonitrué de rire, dans ce paysage tellement peu riant, sous l’œil perplexe de mon compagnon qui ignorait tout de F’murrr et d’un génie des alpages transporté sur Skye. Impossible de lui expliquer qu’en fait nous étions des personnages de BD, la brebis, lui et moi.

Il y a de saintes gens qui ont listé les noms des brebis de F’murrr; ça se trouve facilement sur Internet, il suffit de faire une recherche « noms brebis F’murrr ».  Selon les listes, il y en a au moins 200, ce dont je me réjouis, cela va me fournir un listing formidable, car les brebis de F’murrr, c’est aussi leurs noms (sans oublier THE bélier noir, Romuald). Et sur cette liste alphabétique, le 1er nom, c’est Abousimbelle.

Donc je ne sais pas encore qui s’y collera, mais aux Chats de Syros, il faudra compter sur une Abousimbelle (ou un Abousimbel) – et ensuite il y aura un(e) Amabiel(le), puis un(e) Amnésie K.O. Rondesuie, etc. J’ai le temps, et j’ai le matosse !!! Bien sûr, quant à moi, je suis Athanase, et Alitheia Le Chien.

 


Toutes ces images sont des instantanés de BD, des images piquées dans le cours des albums, une pauvre récolte sur Internet, et rien ne vaut le recours aux albums « en dur » et aux histoires délirantes que F’murrr nous a données.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Personnages_du_G%C3%A9nie_des_alpages


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