L’attractivité de la France s’améliore mais peut mieux faire.Pourquoi et comment
- Par U.P.F
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La dernière édition du baromètre EY montre que l’attractivité de la France pourrait s’améliorer très rapidement et à peu de frais..
L’attractivité de la France est déplorable depuis 20 ans. C’est la raison pour laquelle la France a manqué la dernière vague de la globalisation. Elle a laissé partir des pans entiers de son industrie sans développer ou attirer des activités qui auraient pu compenser les pertes de substance.
Or, depuis un an, les choses s’améliorent et peuvent désormais s’accélérer très vite. Les investissements étrangers représentent 20% du PIB. Le baromètre de l‘attractivité du site France, publié par EY, marque un progrès sensible puisqu‘il enregistre une augmentation de 30% des investissements étrangers par rapport à l’année dernière.
Ces chiffres signifient que la France a encore du ressort dans ses fondamentaux pour attirer les entreprises : sa situation géographique est stratégique, son climat et la diversité de ses sites offre des lieux de vie très agréables, sa culture, son histoire, ses équipements collectifs, bref le modèle français est loin d’être complètement déprécié.
D’autant que la mise en place du CICE, et que le système (unique au monde) du crédit impôt-recherche, participent à l’écosystème. Ajoutons à cela, le discours très pro-business pratiqué par les dirigeants français et qui a profondément changé depuis deux ans et qui rassure les investisseurs.
Depuis un mois et pour le monde entier, France is back. L’arrivée du nouveau président a changé la vision que peuvent avoir les étrangers sur la France. Ce phénomène d’image n’est pas suffisant mais il est considérable pour changer la façon dont la France et ses qualités sont appréciées.
Alors la situation est meilleure, mais elle ne permet pas d‘accéder au concert de la mondialisation.
Selon EY, un investisseur étranger qui s’installe en France crée 22 emplois, alors que s’il s’installe en Espagne ou en Allemagne, le même va créer plus de 45 emplois. Il y a donc un problème.
D’autant que les investisseurs étrangers n’importent pas leur centre de décision en France, en dehors des directions de recherche qui viennent profiter du crédit impôt-recherche.
Le baromètre EY met en évidence les facteurs qu’il faudrait mobiliser pour accélérer le mouvement et hisser la France au rang des premiers pays d’accueil.
1. Plus de flexibilité dans l’organisation du travail afin de s’adapter au plus près des réalités, c’est toute l’ambition de la loi travail qui se prépare.
2. Plus de souplesse et de simplification dans les relations avec l’administration sociale et fiscale.
3. Plus de compétitivité sociale (moins de charges) et plus de compétitivité fiscale (moins d’impôts sur le capital et sur l’entreprise)
Alors, la demande formulée par les investisseurs étrangers peut paraître exorbitante sauf que tous veulent que ces réformes ne démolissent pas les spécificités du modèle français. Son système d’éducation supérieure, ses équipements de transport et ses institutions sociales.
La seule solution est que le modèle français soit mieux managé, mieux organisé et donc moins couteux.
Dans ces conditions, le Brexit offre à la France l’occasion historique pour récupérer des activités à haute valeur ajoutée, pour peu que la France fasse un petit effort pour comprendre la nature des besoins. On retombe alors sur la nécessité de mener à bien les réformes de structure, parce que pour la majorité des investisseurs, si la France avait la même compétitivité que l‘Allemagne, la même fiscalité qu’aux Pays-Bas ou en Belgique, la France serait championne du monde et reprendrait son rôle de locomotive du continent européen.
En théorie, le nouveau président a une chance inouïe. François Hollande avait bénéficié à mi-mandat d’un alignement de planètes ultra favorable sur l’euro, les taux et le pétrole, mais il n’en a absolument pas profité pour investir puisque le matraquage fiscal a tout asphyxié...
Source: www.jeanmarc-sylvestre.com