Main photo Mon auteur préféré " Dino Buzzati"

Mon auteur préféré " Dino Buzzati"

  • Par Lydie
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La nouvelle intitulée “Le K” ouvre ce recueil du même nom, écrit par Dino Buzzati, un célèbre auteur italien. Elle est suivie par une cinquantaine d’autres nouvelles. Même si ce n’est pas de la SF et que ces textes appartiennent plutôt à un genre réaliste ou fantastique léger, j’ai choisi de le lire afin d’observer son écriture et de faire ici la chronique pour partager avec vous ce que j’aurais retiré de cette lecture.


J’ai trouvé que ces nouvelles étaient de qualité inégale mais un certain nombre d’histoires ont retenu mon attention. C’est de ces textes dont je vais vous parler maintenant.
Je publie cette chronique dans le cadre du concours Je Lis des Nouvelles et des Novellas (JLNN) lancé par le blog Un papillon dans la lune dont je salue l’auteure au passage

Résumé et observations




J’ai bien évidemment apprécié “Le K” même si je trouve qu’on sent venir la chute. Le style d’écriture est rythmé et la construction du récit fonctionne bien. En soi, ce texte illustre bien la difficulté de trouver le bonheur si l’on passe à côté de sa vie en courant après le travail, en ayant peur de la mort, de la perte… Et je pense que c’est pour ça que ce texte a contribué à la célébrité de Buzzati : car il développe un questionnement universel sans le dire, juste en montrant ce que fait le personnage.

Beaucoup de ses nouvelles parlent des travers de notre société et du fin vernis de civilisation qui s’écaille dès qu’on gratte un peu… Inégalités, intolérances, injustices sociales, Buzzati met ses personnages dans des situations extrêmes ou inacceptables et imagine leurs réactions. “L’oeuf“, avec sa touche de fantastique absurde, en est la parfaite illustration. “Le veston ensorcelé” parle de l’attrait de l’argent, “Chasseurs de vieux” du rejet des personnes âgées et “Dix-huitième trou” de l’égoïsme. Quant au “Secret de l’écrivain“, l’auteur semble se fait plaisir en réglant certains comptes avec les critiques littéraires !


Parmi les autres histoires qui marchent, j’ai remarqué que plusieurs d’entre elles étaient plantées dans un contexte minimaliste. Cela en faisait des récits courts, mais comme je l’ai dit au sujet de Permafrost, ils peuvent néanmoins être très efficaces (d’autant plus efficaces pour certains !). Dans cette catégorie figure “A monsieur le directeur“, “Le casse-pieds” ou encore “Et si ?“.

Une leçon au sujet des chutes




En lisant ce recueil et en prenant quelques notes rapides, j’ai compris certaines choses sur le fonctionnement des nouvelles et de leur chute.
Parfois cette chute est inattendue – par exemple, dans “L’humilité” ou “Pauvre petit garçon” – et parfois elle renverse carrément l’ordre des choses ! Je pense notamment à “L’arme secrète” où les USA se transforment en communistes et l’URSS devient capitaliste.

Mais j’ai appris que, pour qu’une nouvelle soit efficace, sa chute n’est pas nécessairement surprenante : elle peut être l’aboutissement logique et attendu d’un processus, comme “Le défunt par erreur“. Ressentir la détresse de ce personnage a été pour moi une expérience saisissante !

D’ailleurs Buzzati écrit même des nouvelles sans chute, des textes qui sont plutôt des chroniques d’une époque ou d’une situation. C’est l’idée développée dans l’histoire qui doit être originale ! Dans cette catégorie rentre “La leçon de 1980” où les plus riches et puissants de ce monde meurent à tour de rôle, par ordre décroissant d’importance. Bientôt, tout le monde se met à l’argent et le pouvoir…

Il est important qu’elle suscite la curiosité et le plaisir chez le lecteur pour lui donner envie de suivre l’auteur jusqu’à la conclusion de son récit.

Alors, si vous écrivez aussi des nouvelles et que vous voulez éprouver et étudier par vous-même le style de cet auteur, je vous recommande son recueil !


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