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Boris Vian ? Romancier, poète, dramaturge, chansonnier, trompettiste ...

  • Par Lydie
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Romancier, poète, dramaturge, chansonnier, trompettiste, pionnier du rock, ingénieur, bidouilleur... A l'approche du centenaire de sa naissance, portrait d'un trublion qui n'aura cessé, en élégant trompe-la-mort, de cacher sous une activité débordante, son drame personnel.

Ses cheveux sagement plaqués en arrière dégageant un large front, ses grands yeux clairs écarquillés comme ceux d’un poisson, ses lèvres épaisses et dessinées, sa jeunesse un peu gauche, son sourire gentil, timide. Ce visage qu'un jour il était allé faire mouler par un sculpteur spécialisé dans les masques mortuaires, près du jardin des plantes. Il était revenu à la maison avec sa gueule en plâtre.

Dans ces traits floutés par la mise au point, on tente de déchiffrer la fracture, le mal qui l’affecte, ce nénuphar qui lui ronge le cœur, qui lui pompe l’air, qui aura bientôt raison de lui, ce nénuphar morbide comme celui de Chloé dans L’écume des jours, ce nénuphar comme il en croisait si souvent, enfant, dans les étangs de Ville-d’Avray... 

L'écrivain

Il débute sa carrière d'écrivain sous le pseudonyme de Vernon Sullivan avec lequel il publie de nombreux romans dont le célèbre J'irai cracher sur vos tombes qui va être censuré. Il a souvent utilisé d'autres pseudonymes, parfois sous la forme d'une anagramme, pour signer une multitude d'écrits.

Tous les genres littéraires l'intéressent : poésie, document, chronique, nouvelle. Il a également écrit des pièces de théâtre et des scénarios pour le cinéma.

Son œuvre littéraire, peu comprise de son vivant, est saluée par la jeunesse dès les années 1960-1970. L'Écume des jours notamment, dont les jeux de mots et les personnages à clef, ont fait un véritable mythe, adapté en 2013 au cinéma par Michel Gondry.

Le dessinateur

Dès 1946, Boris Vian se met à peindre et dessiner. Certains de ses croquis sont exposés à l'annexe de la NRF en 1946 dans une exposition intitulée "Les peintres écrivains de Musset à Vian".

Le jazzman

La musique est une autre de ses passions. Là encore, il excelle. Il introduit le jazz en France dès 1937 au Hot Club de France. Ses chroniques musicales ont été compilées en 1982 dans "Écrits sur le jazz". Il le diffuse également à travers les ondes en animant des émissions radiophoniques "Jazz in Paris", dont les textes, en anglais et en français étaient destinés à une radio new-yorkaise et dont les manuscrits ont été rassemblés en édition bilingue en 1996.

Dès la fin de la guerre, il fréquente assidûment les caves de Saint-Germain-des-Présavec ses amis Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou Raymond Queneau. Il n'hésite pas à jouer de la trompette et de faire des bœufs très "swing" jusqu'au petit matin.

L'auteur de chanson

Après le semi-échec de L'Arrache-cœur publié en 1953, Boris Vian décide de ne plus écrire. Il traverse une période sombre marquée par sa séparation avec son épouse. Cependant, criblé de dettes, il parvient à rebondir grâce à la chanson. L'écrivain devient auteur de variétés!

En 1954, un de ses textes avait déjà été enregistré par Henri Salvador. La crème des chanteurs se pressent à sa porte, en 1954, Marcel Mouloudji chante Le Déserteur (qui va être censurée) pour la première fois. La chanteuse Renée Lebas le reçoit et lui demande de retravailler ses titres pour les mettre à son répertoire. D'autres tels Philippe Clay, Suzy Delair ou Michel de Ré lui demandent aussi des textes.

Le savanturier

En 1951, aux côté de Raymond Queneau, Pierre Kast, France Roche, ou encore François Chalais, Boris Vian crée le club des savanturiers. Leur point commun : partager la même passion pour la science-fiction, un genre littéraire peu développé en France, au contraire des États-Unis.

Le club des Savanturiers s'engage à promouvoir ce genre de littérature, mais les éditeurs rechigent, et malgré les efforts de France Roche, le cinéma français ne s'y intéresse pas. Le club des Savanturiers se saborde le 22 octobre 1953.

Une mort précoce

Doté de tous les talents, Boris Vian a une faille : sa santé fragile. Pourtant, il ne s'est jamais ménagé, travaillant 18 heures par jour, comme s'il avait pressenti sa fin précoce. Il décède à 39 ans d'un arrêt cardiaque le 23 juin 1959, lors de la projection de l'adaptation cinématographique de son livre J'irai cracher sur vos tombes.

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Lydie

La vie vaut-elle d’être vécue ? L’amour vaut-il qu’on soit cocu ? Je pose ces deux questions Auxquelles personne ne répond.” De Boris Vian / Je bois

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