Main photo La Guerre de Trente Ans (1618-1648)

La Guerre de Trente Ans (1618-1648)

  • Par Gimdolf_Fleurdelune
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A l'origine : les tentatives d'un prince Habsbourg intransigeant, Ferdinand de Styrie, qui veut éradiquer le protestantisme en Bohême. Mais les Tchèques, majoritairement protestants, avaient obtenu le droit de nommer eux-mêmes des Défenseurs de la Foi pour protéger leurs privilèges religieux et politiques.

Un jour de mai 1618, une altercation éclate entre les représentants du Roi et les Défenseurs de la Foi au château de Prague : ces derniers jetèrent les agents royaux par la fenêtre.

Les Tchèques décidèrent alors de ne plus reconnaître Ferdinand comme leur roi et offrirent la couronne de Bohême au l'Electeur-Palatin Frédéric V, protestant, qui l'accepta aussitôt. A ce moment, l'Empereur mourut et Ferdinand de Styrie, qui était son neveu, lui succéda sur le Trône sous le nom de Ferdinand II.

En 1620, les Bavarois, alliés du nouvel empereur, écrasèrent les Tchèques à la bataille de la Montagne Blanche. Suite à cette défaite, les rebelles tchèques virent s'abattre sur eux une répression mortelle ; la plupart d'entre-eux furent condamnés à mort et tous virent leurs bien confisqués.

La couronne de Bavière, jusque-là élective, devint héréditaire dans la Maison de Habsbourg ; le protestantisme fut interdit, de même que l'usage de la langue tchèque, remplacée par l'allemand. Ce qui força des milliers de Tchèques à émigrer. Le Palatinat était occupé par les troupes bavaroises et espagnoles. La Diète conféra à Maximilien de Bavière la dignité électorale.

La victoire de la Montagne Blanche ne marqua pas seulement qu'une défaite pour les Tchèques, elle fut une grande victoire pour le catholicisme en Europe. Il n'y avait désormais plus que deux princes protestants en Allemagne : l’Électeur de Saxe et l’Électeur de Brandebourg.

Une situation qui inquiétait le roi du Danemark, Christian IV, lui-même protestant, et qui possédait en Allemagne le duché de Holstein. En fait, ce prince lorgnait sur les embouchures de l'Elbeet de la Weser, de façon à lever des taxes sur toutes les marchandises qui entraient par voie de mer en Allemagne.

Il se décida donc à intervenir.

Pendant ce temps, Ferdinand II imposa aux protestants de son empire l'édit de restitution par lequel il les contraignait à rendre toutes les terres ecclésiastiques qu'ils avaient illégalement sécularisées depuis 1555 ; ce qui concernait deux archevêchés, 12 évêchés et plus de 100 abbayes.

Enfin, en accord avec l'Espagne et la Pologne, il songeait à monopoliser le commerce dans la mer Baltique, créant de fait un pôle économique catholique au détriment des trois puissances protestantes qu'étaient les Provinces-Unies, l'Angleterre et la Suède.

De tels projets ambitieux suscitaient toutes les inquiétudes des princes allemands, mais aussi des souverains voisins, comme le roi Gustave-Adolphe de Suède.Gustave-Adolphe venait alors d'arracher à la Russie et à la Pologne une partie des côtes baltes et rêvait d'ajouter à ses conquêtes la Poméranie.

En outre, en bon luthérien convaincu, il était farouchement déterminé à s'opposer aux progrès du catholicisme dans l'Empire.

A cette époque, la Suède était une puissance militaire de premier ordre. Son armée avait bonne réputation et était surtout formée, à la base, de paysans suédois. Elle était en cela très différente des bandes de mercenaires de Wallenstein ; la discipline y était sévère, le pillage interdit et chaque matin, les soldats étaient tenus de réciter leurs prières.

L'armement était en outre supérieur.

Et Gustave-Adolphe était un grand homme de guerre.

Sa campagne en Allemagne dura deux ans, de 1630 à 1632. Il se heurta partout aux troupes impériales, en étant à chaque fois victorieux. Il occupa alors la Poméranie, le Brandebourg, traversa toute l'Allemagne jusqu'à Mayence et se décida enfin à envahir la Bavière.

Mais c'est en Saxe, à Lützen (1632) qu'il livra sa dernière bataille contre Wallenstein et où iltrouva la mort. Privés de leur chef qui était aussi leur roi, les troupes suédoises ne tardèrent pas à être désorganisées et subirent une terrible défaite en 1634.

Ferdinand II n'avait dès lors plus d'ennemis à redouter, sauf Wallenstein lui-même, qui intriguait avec la Suède et la France ; il le fit assassiner en 1634.

Pour venger sa mort, le cardinal de Richelieu lança la France dans la guerre en 1636.

Richelieu s'était toujours effrayé du péril que représentaient les Habsbourg pour la France ; ils possédaient le Roussillon dans le sud, mais aussi l'Artois dans le nord et à l'est la Franche-Comté. Et leurs troupes occupaient maintenant le Palatinat.

Richelieu voulait rompre avec les Habsbourg et ce, en dépit du fait que le Roi était mariée avec Anne d'Autriche, fille du roi d'Espagne. Mais il avait d'abord à faire face à beaucoup de difficultés internes (notamment avec les protestants) jusqu'en 1632 qu'il ne put diriger contre eux qu'une "guerre couverte".

Mais quand les Suédois furent écrasés en 1634 et que la plupart des princes allemands se résignèrent à accepter les exigences de Ferdinand II, Richelieu n'hésita plus et passa à la "guerre ouverte".

  • En 1635, la France entra en guerre contre l'Espagne :

Le conflit débuta mal pour la France...

En 1636, venant de Franche-Comté, les troupes impériales entraient en Bourgogne ; au nord, les Espagnols pénétraient en Picardie, s'emparant au passage de Corbie et n'étaient plus qu'à quelques kilomètres de Paris.

L'alerte fut chaude. Mais le pire fut néanmoins évité et l'ennemi repoussé.

Toutefois, jusqu'en 1639, la France n'enregistra plus aucun succès. Cette année-là, un prince allemand passé à la solde du roi Louis XIII, Bernard de Saxe-Weimar, mourut ; ses troupes, cantonnées en Alsace d'où elles avaient chassé les Impériaux, passèrent au service de la France. Du même coup, la France se rendit maître d'une grande partie de l'Alsace.

D'autre part, en 1638, Richelieu déclara la guerre au nouvel empereur, Ferdinand III : les armées franco-suédoises acceptèrent de coopérer en Allemagne.

L'Espagne, de son côté, était minée par une révolte du Portugal qui, dans la foulée, proclama son indépendance en 1640 et par une révolte de la Catalogne, l'année suivante ; ce qui fit la bonne aubaine de la France qui en profita pour mettra la main sur l'Artois et le Roussillon.

Mais la guerre devait encore durer six années.

Le duc d'Enghien (futur prince de Condé) repoussa une offensive des Espagnols à Rocroi,dans les Ardennes, en 1643, sans parvenir cependant à envahir les Pays-Bas.

En Allemagne, il fallut pas moins de cinq années de luttes difficiles, pour que les troupes commandées par Condé et Turenne contraignirent enfin l'Empereur à déposer les armes (1648). Alors que, dans le même temps, des négociations de paix commençaient à s'ouvrir dans deux villes de Westphalie, à Münster et à Osnabrück.

  • La paix fut enfin signée le 24 octobre 1648.

Le Traité de Westphalie régla l'organisation politico-religieuse de l'Allemagne.

  1. la couronne impériale resta élective ;
  2. l'Empereur ne pouvait rien décider sans l'avis de la Diète ;
  3. les Princes-Electeurs étaient autorisés à conclure des alliances avec d'autres princes étrangers, à condition que ce ne fut pas contre l'Empereur ;
  4. le fils de l’Électeur Palatin recouvra sa dignité électorale, en plus d'une partie des territoires jadis enlevés à son père (l'autre partie restant attachée au duché de Bavière). Dès lors, il y eu en tout huit électorats au lieu de sept (un neuvième sera crée en 1692, ce sera le Hanovre) ;
  5. l'Electeur de Brandebourg reçut la Poméranie orientale ainsi que plusieurs territoires ecclésiastiques sécularisés sur l'Ebre et la Waser ;
  6. le calvinisme fut reconnu au même titre que le catholicisme et le luthéranisme. Dans les Etats Protestants, les sujets étaient libres de choisir leur religion, entre le calvinisme ou le luthéranisme. Toutes les sécularisations, antérieures à 1624, furent reconnues ;
  7. La Suède reçut la Poméranie occidentale avec les ports de Stettin et de Stralsund ainsi que les principautés de Brême et de Werden.

Mais qu'est-ce qu'a gagné la France ?

Déjà, la main-mise intégrale sur les Trois-Evêchés (Metz, Toul et Verdun) qu'elle occupait toutefois de fait depuis 1552 et elle reçut des territoires et des droits que l'Empereur possédait en Alsace. Mais la France n'annexa pas toute l'Alsace pour autant ; il y subsista des villes libres comme Strasbourg, dites aussi "villes impériales" ainsi que de nombreuses petites seigneuries qui appartenaient à des princes allemands.

En 1648, le roi Philippe IV d'Espagne signa la paix avec les Provinces-Unies.  
Il reconnut officiellement leur indépendance et leur céda même les "pays des États Généraux". Il put alors tourner ses efforts contre la France et tenter de reprendre l'Artois mais il en fut empêché par le prince de Condé qui battit ses troupes à Lens en août 1648.

La guerre entre la France et l'Espagne traîna encore dix ans jusqu'à l'épuisement des deux adversaires. En 1658, le cardinal Mazarin s'allia à l'Angleterre laquelle occupa l'Espagne sur les côtes de la Flandre, ce qui permit à Turenne de triompher des forces espagnoles de s'emparer de Dunkerque.

Alors, Philippe IV accepta de signer le Traité des Pyrénées en 1659 :

  1. l'Espagne céda à l'Angleterre la ville de Dunkerque ainsi que l'île de la Jamaïque ;
  2. la France conserva l'Artois et le Roussillon ;
  3. le jeune roi de France, Louis XIV, alors âgé de 21 ans, épousa l'infante Marie-Thérèse ;

Il fut pardonné au prince de Condé sa trahison pendant la Fronde et ses biens lui furent rendus.



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