Transbordeur le pont sur la Charente
- Par RONNIN
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Avec le Service Historique de la Défense de Rochefort
Vue sur Echillais avant le début des travaux
L'histoire
Traverser le fleuve Charente, pour réunir le nord au sud fut depuis des siècles un enjeu économique et stratégique important au niveau de son estuaire, si les ponts de Tonnay-Charente successif apportèrent un point de passage important depuis le 13é siècle et maint fois reconstruits, il fallut trouver des solutions plus pérennes pour désengorger le trafic de plus en plus vital pour Rochefort vers le sud du département.
Terrassement, pour la construction du pont.
Le bac n'étant qu'une solution de dépannage sur une Charente tumultueuse se prêtant peu à ce mode de traversée, une dernière amélioration du pont de Tonnay-Charente en 1883-84 par l’ingénieur Arnodin, permettra de retarder encore quelques années la construction inévitable d'une solution viable pour Rochefort.
Traversée du massif calcaire de Martrou pour la création de la rue de Transbordeur (Echillais)
1898 Ferdinand Joseph Arnodin, le même que celui précédemment évoqué, débute les travaux de construction du pont pour remplacer le bac devenu totalement obsolète pour assurer le trafic grandissant des personnes, biens et matériaux qui transitent par ce point au sud de Rochefort.
En seulement 27 mois, le pont est terminé, il sera mis en service le 8 juillet 1900, inauguré et ouvert au public le 29 juillet.
A chaque traversée, il a la capacité d'emport de 9 voitures à deux chevaux et 50 piétons ou bien 200 piétons seuls pour une capacité totale de 14 tonnes. il faut en moyenne 75 secondes pour traverser, hors temps d'embarquement et de débarquement. Cout du chantier de l'époque 586 500 francs l'équivalent de 2 262 554,18 Euros en 2017 (calculateur INSEE)
La construction, étape par étape.
le pont est assis sur 8 piles maçonnées, qui s'ancre à une profondeur de 19,5 mètres sur la rive de Rochefort et 8,5 mètres sur la rive opposée d'Échillais, on peut voir sur plusieurs clichés le travail des bretonnises géante mu par les machines à vapeur.
Sur ces assises de béton reposent 4 pylônes métalliques hauts de 66,25 mètres de part et d'autre du fleuve, un tablier de 175,50 mètres de long, joint ces deux structures et enjambe la Charente sur 129 mètres. Il a été décidé de positionner le tablier à 50 mètres au-dessus des plus hautes eaux, afin de permettre un libre accès à presque tout les navires, même avec un tirant d'air important. Un chariot circule, le long du tablier, relier à la nacelle, qui va d'une rive à l'autre au niveau de la route, permettant aux usagers des passages assez rapides. Elle est suspendue à ce tablier par des câbles croisés, en acier à torsions alternées, technique crée par Ferdinand Arnodin et se déplace le long des rails implanté sur le tablier, avec ses 24 paires de galets au moyen d'un câble qui s'enroule et se déroule sur un treuil à tambour fixé au sol dans la machinerie qui se trouve côté Rochefort.
L'énergie du treuil est fournie par une machine à vapeur (remplacé par la suite par un moteur électrique en 1927).
Le bac
Coté Echillais les pylônes sont presque achevé.
La rue du Transbordeur est ouverte
Premiers câbles en place
Début de la pose du tablier !
Les Engins de travaux
Machine à vapeur actionnant une grue et une bétonnière, au premier plan, la bac.
Enfonce pieux à vapeur
En action !
Une des bétonnière qui coula les piles du pont
Grue et bétonnière
Grue
La vie de chantier
Toutes les photos somptueuses du Service Historique de la Défense (SHD), sont un témoignage fabuleux de cette construction hors du commun, mais si on plonge dans les détails de ces photos et ce grâce à l'extraordinaire talent des photographes de l'époque, on peut redécouvrir des métiers anciens, pour certain disparus, on peut y voir, les styles vestimentaires, la technologie comme celle de la vapeur, moteur essentiel et omniprésent dans la vie d'un chantier de l'époque, pour enfoncer les pieux, mettre en œuvre les grues ou les énormes bétonnières, c'est ce que je vous propose avec ces recadrages qui font découvrir la vie des chantier entre 1898 et 1900.
Percement de la rue du Transbordeur à Echillais
Autre vue
Bétonnage d'une des piles
Les dames en ballades nautique !
Visite du responsable des travaux, omniprésent sur les photos, peut être, Mr Baudin bras droit de Ferdinand Arnodin
La bétonnière
Machine à vapeur outils essentiel de force motrice pour les engins de chantiers
Calfatage du bac, qui sera remplacé par le pont
Le chien à deux tètes, le temps pose était long à l'époque plusieurs secondes, et le chien ne la gardait pas d’où ces deux tètes !
On vois au loin Martrou (Echillais)
Machine à vapeur
Derrière le pont au fond, Martrou (coté Rochefort)
En face rive de Rochefort
Rochefort
Le bac qui faisait des allé et venu incessantes pour les divers transport, outils, personnel ouvriers, particuliers, fret divers, matériaux.
Une très belle vue de la rive Rochefortaise.
Agrandi à l’extrême on est au limite du recadrage, pourtant les clichés sont de très, très, bonne qualité on est en 1898 ou 99 !
Entre les deux piles au fond, la construction d’amarrage des câbles, qui abritera aussi la machinerie à vapeur.
Superbe vue de la rive Echillaisienne !
Sortie de la route du Transbordeur taillée dans la calcaire pour un accès facile au futur pont
Petits bateaux à vapeur du coté d'Echillais.
Bâtiment à vapeur passant sous le pont en construction.
Encore une magnifique vue sur la cote de Martrou (Echillais)
Actuellement en travaux, pour changer le tablier, afin de lui restituer son apparence d'origine, ainsi que la remise à neuf des câbles et de la peinture, le site accueil malgré tout le public, avec la Maison du Transbordeur, ses visites guidés ou et historique, les jeux pour enfants et même des visites de chantiers, de beaux atouts à découvrir absolument.
https://www.pont-transbordeur.fr/
Crédits:
Service Historique de la Défense : Photos et collaboration, sans qui cet article n'aurait jamais été écrit
Wikipédia : Le pont transbordeur de Rochefort
https://structurae.info/ouvrages/pont-transbordeur-de-rochefort-martrou