Along With The Gods : The Two Worlds
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Titre Original : Singwa hamgge
Pays : Corée Du Sud
Date de sortie : 20 décembre 2017
Réalisateur : Yong-hwa Kim
Acteurs : Jung-woo Ha, Tae-hyun Cha, Ji-hun Ju
Genres : Fantastique, Action
Durée : 139 minutes
Synopsis
Après la mort d'une personne, un Ange de la mort l'accompagne dans le monde de l'après-vie. Là, cette personne doit subir sept procès en 49 jours, afin de savoir si elle mérite sa réincarnation...Mais tout se complique lorsque cet Ange se mêle des affaires des humains ! En effet, Gang Rim, le responsable des Anges de la mort, se prend d'affection pour Kim Ja-Hong qui vient d'entrer dans l'après-vie...
Informations supplémentaires
L'Enfer bouddhique : Le Jigoku
En sanskrit, on le nomme Naraka नरक; il est le séjour de ceux qui, indignes d'entrer dans le cycle des six réincarnations bouddhiques promises dans le Saṃsāra, doivent patienter là avant d'être autorisés à renaître. Car le séjour dans le Jigoku n'est pas éternel, contrairement à notre Enfer chrétien. Ce en quoi il se rapproche plus d'un vaste Purgatoire, où la durée d'attente est cependant si longue qu'elle semble côtoyer l'éternité. L'homme est le seul responsable de son entrée dans le Naraka, puisque ce sont ses actions et non le jugement de la divinité qui conditionnent sa chute. Contrairement au christianisme où Dieu et le Diable s'affronte pour les âmes, l'homme est ici au cœur de sa propre responsabilité, au travers de son karma.
1. Les Huit Cercles de l'Enfer
Contre les neufs Enfers décrits par Dante Alighieri, le Naraka est composé de huit Cercles, chacun subdivisé en autant de régions que le monde compte de péchés. On dit que le premier de ces Cercles mesure 1000 yojanas de diamètre (soit près de 8000 kilomètres), et s'enfonce sous terre dans une spirale de plus en plus vaste, jusqu'au dernier et ses 20 000 yojanas de large. Ces huit Cercles ont chacun deux visages, qui donnent naissance à l'Enfer Brûlant et à l'Enfer Glacé, soit 16 grandes régions infernales. L'Enfer Glacé (Hakkan Jigoku 八寒地獄), moins mis en évidence dans la culture japonaise que dans l'hindouisme, se décompose ainsi en huit régions :
- Abuda (en sanskrit : Arbuda) : L'Enfer aux engelures
- Nirabuda(Nirarbuda) : l'Enfer aux engelures crevées, où le blizzard souffle d'une telle force que les engelures des damnés éclatent
- Aseta (Aṭaṭa) : l'Enfer grelottant
- Kakaba (Hahava) : L'Enfer aux lamentations
- Kokoba (Huhuva) : L'Enfer aux dents qui claquent
- Upara (Utpala) : l'Enfer du Lotus Bleu. Le froid, si intense, colore la peau des maudits en bleu.
- Hadoma/Guren (Padma) : l'Enfer du Lotus. La peau des maudits, craquelée par le froid, s'ouvre comme une fleur de lotus.
- Makahadoma/Daiguren (Mahāpadma) : L'Enfer du Grand Lotus. Le corps entier explose sous la pression du froid, de même que les viscères qui se brisent sur le sol.
Le Bouddhisme japonais ne retient principalement que les huit régions de l'Enfer Brûlant (Hachi Netsu Jigoku 八熱地獄) pour désigner les subdivisions du Jigoku. Ils sont couramment appelés les Huit Grands Enfers (Hachi Dai Jigoku 八大地獄) :
- Toukatsu Jigoku (Sañjīva) : L'Enfer ressuscitant. C'est là que résident ceux qui se sont rendus coupables de meurtre sur leurs semblables, mais également sur les plus petites créatures comme les animaux ou les insectes, sans éprouver de repentance. Ils sont condamnés à se battre éternellement contre tous ceux qui habitent ce même Cercle, au milieu d'immenses Oni qui les écrasent de leur massue. Dès qu'une de ces âmes meurt, elle renaît aussitôt pour recommencer son combat, et connaître durant 500 années le sort d'être tuée. Mais comme le temps terrestre et infernal ne s'écoule pas de la même façon, 500 années dans le Toukatsu équivalent à plus de mille milliards d'années sur Terre. Et à mesure que l'on s'enfonce dans l'Enfer, la durée de résidence dans chaque cercle est multipliée par deux par rapport à la précédente.
- Kokujou Jigoku (Kālasūtra) : L'Enfer des lignes noires. Ceux qui ont volé sont expédiés dans cet enfer, qui exerce les mêmes châtiments que le précédent. En plus de quoi, les Oni capturent le condamné pour tracer sur lui des lignes noires, afin de savoir quelle partie du corps scier ou écraser. Certains sont chargés de porter des kilos de fer, en équilibre sur un fil suspendu au dessus d'une plaque de friture géante. S'ils tombent ils sont déchiquetés et cuits par les démons.
- Shugou Jigoku (Saṃghāta ) : L'Enfer qui broie. Il est réservé à ceux qui se sont rendus coupables de dépravation sexuelle. Cette région est entourée par d'immenses montagnes qui se referment sur les résidents en les réduisant en un amas de chairs. Dès qu'elles se retirent, ils reprennent forme pour connaître à nouveau le même sort. Les plaines du Shugou sont plantés d'arbres dont les feuilles sont tranchantes comme des rasoirs ; et à leur cime, de ravissantes jeunes filles et des jeunes hommes invitent les maudits à les rejoindre. Mais dès que celui-ci s'est hissé dans les branches au prix d'entailles nombreuses, il réalise que la personne l'attend en réalité en bas, et ainsi de suite... Des bêtes, attirées par le sang, viennent alors les dévorer. Ceux qui ont commis la fellation ont la langue arrachée et clouée au crâne, les pédophiles reçoivent du cuivre fondu dans l'anus jusqu'à ce qu'il déborde par la bouche. Les homosexuels voient leur amant brûler devant eux et sont contraints de les étreindre dans les flammes.
- Kyoukan Jigoku (Raurava) : l'Enfer hurlant. Les empoisonneurs et les alcooliques sont attendus ici. Le sol y est tellement chaud que les damnés sont forcés de s'enfuir pour trouver refuge dans des cages suspendues. Les Oni les y enferment, et les y torturent. Ceux qui ont commis un meurtre alors qu'ils étaient soûls ont le bouche déchirée et remplie de métal fondu. La rigueur des châtiments y est telle que les hurlements des maudits résonnent jusqu'aux plus hauts cercles des Enfers.
- Dai-Kyoukan Jigoku (Mahāraurava ) : L'Enfer immensément hurlant. Il accueille ceux qui par leurs mots ont préservé leur existence mais ont détruit celle des autres. Les menteurs et les hypocrites ont la langue sortie et enroulée autour du corps en arrachant tout ce à quoi elle est accrochée à l'intérieur.
- Jounetsu Jigoku (Tapana ) : l'Enfer du feu déchainé. Les hérésiaques à Bouddha subissent dans cet enfer le supplice du pal, avant d'être cuits.
- Dai-Jounetsu Jigoku (Pratāpana ) : L'Enfer du grand feu déchaîné. Ceux qui ont intenté à la vie et à l'intégrité du clergé, pour meurtre de moine et viol de nonne par exemple, finissent ici déchiquetés sur des tridents.
- Mugen Jigoku (Avīci) : l'Enfer ininterrompu. Ce dernier Cercle renferme pour une durée qui va au delà de toute mesure mathématique connue ceux qui ont commis les plus graves péchés contre les préceptes bouddhiques : le meurtre prémédité de ses parents, le meurtre ou la violence contre un Arhat (être qui a atteint l'illumination) ou un Bouddha, le schisme causé dans la communauté bouddhique, ou ceux qui se sont appliqués à trahir scrupuleusement chacun de ses enseignements. On raconte que les tortures qui sont exercées là sont si horribles que si quelqu'un venait à les lire, il en mourrait immédiatement. Ceux qui réchappent de cet Enfer après une éternité de souffrances continuent d'être punis dans leurs existences suivantes, jusqu'à ce que le temps ne soit plus.
2. Le Ministère des Enfers
Si les damnés sont assignés à leur demeure infernale durant une longue période, ils survivent malgré tout avec un espoir de renaissance. Dans la tradition bouddhique, les morts ont 49 jours pour renaître, après quoi il faut donner des rites pour intercéder en faveur de leur réincarnation. Ces rites ont lieu 7 jours après le 49e jour, puis au bout de 100 jours, d'un an, et de 3 ans. En Enfer, ces rites correspondent à des procès menés par dix Juges infernaux. Ces Juges, qu'on dit aussi Rois, sont les décideurs de l'entrée dans un nouveau cycle de réincarnation. Beaucoup d'éléments entrent dans la composition de leur tribunal, puisqu'ils ont autour d'eux une véritable cour faite d'huissiers, de baillis et d'avocats. Les rites offerts par les vivants vont également entrer en considération dans leur jugement, en allégeant le karma du mort. Ces dix Juges sont les suivants :
1. Les 7 premiers jours après la mort : Shinkô-Ô 秦広王
2. 8 à 14 jours après la mort : Shokô-Ô 初江王
3. 15 à 21 jours après la mort : Sootei-Ô 宋帝王
4. 22 à 28 jours après la mort : Gokan-Ô 五官王
5. 29 à 35 jours après la mort : Yama, le Roi des rois infernaux 閻魔王
6. 36 à 42 jours après la mort : Henjô-Ô 変成王
7. 43 à 49 jours après la mort : Daizan- Ô 泰山王
8. 100 jours après la mort : Hyôdô-Ô 平等王
9. 1 an après la mort : Toshi-Ô 都市王
10. 3 ans après la mort : Godô Tenrin Ô 五道転輪王
Yama, également appelé Emma-Ô, est le principal roi de l'enfer. On le représente très souvent vêtu des robes de la magistrature chinoise, et tenant dans sa main un shaku (un support à parchemin). Il porte sur la tête un bonnet ou une couronne où est inscrit le caractère roi (王). Enma est une divinité bouddhique qui n'est pas perçue comme punitive, mais au contraire juste et miséricordieuse face à la souffrance des damnés. En tant que monarque du royaume souterrain, il est souvent confondu avec Susanoo no Mikoto, le dieu des tempêtes et frère d'Amaterasu, la déesse solaire japonaise. Dans certaines folklores, Enma sera également identifié à Gozu-Tenno, le dieu de la Pestilence et de la Maladie. Ce dernier, comme le roi des Enfers, possède un double visage en étant à la fois un dieu craint pour ce qu'il est, mais également invoqué pour se protéger de ces maux. Enma-Ô, quoique redouté pour ce qu'il est, n'en demeure pas moins un Juge qui sait rendre ses sanctions en accord avec les lois de Bouddha.
Pour intercéder en sa faveur, le mort a pour avocat une divinité bouddhique (bodhisattva), ou plus couramment au Japon, un moine Jizô, bien connu des voyageurs. Cette divinité psychopompe qu'on trouve souvent aux abords des chemins est un guide au travers des Enfers, mais également le protecteur des enfants égarés. Auprès d'eux, on trouve les Dōsojin, aussi appelés Dōrokujin 道陸神 ou Sae no Kami 塞の神. Aussi bien présents dans le Shintô que dans le Bouddhisme, les Dōsojin sont comme le Jizô des divinités du passage, dont le rôle est de garder l'entrée des Enfers. Aujourd'hui, ce sont de petites statuettes qui agissent comme marqueurs entre un lieu humain et un lieu sacré. Leur caractère est très proche de celui du Jizô.