Main photo 7 août 1932 «Grande famine» et génocide ukrainien

7 août 1932 «Grande famine» et génocide ukrainien

  • Par Lydie
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De 1932 à 1933, l'Ukraine fut victime d’une terrible famine provoquée artificiellement qui causa la mort d’environ 5 millions d’habitants. Derrière cette tragédie, la volonté implacable d’un homme : Staline. Le maître du Kremlin instaura l’Holodomor, mot ukrainien signifiant «l’extermination par la faim».




Grenier à blé de l’URSS, l’Ukraine s’opposa à la collectivisation des terres.
Pour faciliter les réquisitions, et augmenter les rendements de production, le «petit père des peuples» décréta la collectivisation de l’agriculture, l’abandon de la propriété privée au profit des sovkhozes et kolkhozes, fermes d’Etat et coopératives…

Les paysans se rebellèrent en masse. On comptait, en février-mars 1930, plus de cent foyers de révolte sur le sol ukrainien. Du côté des autorités, on dénonça les «ennemis du prolétariat», les «spéculateurs» qui cacheraient des stocks, les «saboteurs» à la solde de l’étranger, sans oublier les koulaks («usuriers» en russe), ces agriculteurs aisés considérés par le régime comme des «exploiteurs» et des «ennemis du peuple».

Toute la classe paysanne, principalement dans les régions de Kharkov et Dniepropetrovsk, fut frappée par une répression de plus en plus impitoyable. Staline lança sur l’Ukraine des «brigades de choc» constituées de komsomols, des membres des Jeunesses Communistes, et des voyous issus du lumpenprolétariat («prolétariat en haillons»). Les fermes furent fouillées puis ravagées. Leurs occupants dépouillés de leurs plus infimes réserves de grains. On confisqua même les semences, rendant impossible la récolte suivante.




Dans un climat de terreur, la police politique, la GPU-NKVD, multiplia les arrestations. Les dirigeants communistes locaux, qui cherchaient à protéger la population, furent eux-mêmes expédiés au goulag. L’un d’eux envoya à Staline une lettre pour tenter de l’émouvoir. La réponse du Vojd fut cinglante : «Je te conseille de t’inscrire à l’Union des écrivains. Là, tu pourras écrire tes fables et les imbéciles te liront.»
Des actes de cannibalisme

Le 7 août 1932 fut promulguée l’implacable «loi des épis» : garder sur soi quelques grains de blé ou de seigle devenait passible de peine de mort. Le 22 janvier suivant, une circulaire priva les paysans de leur passeport. Le piège se refermait petit à petit sur la république soviétique. Des barrages de l’armée bloquèrent les routes.



Et durant l’hiver glacial de 1932-1933, la famine, qui menaçait depuis des mois, éclata. Retenus de force dans leur province pillée, des cohortes d’affamés erraient en quête de nourriture. On mangeait les chevaux, les chiens, les chats, les racines des plantes, puis les enfants… Des actes de cannibalisme se multiplièrent et les plus jeunes, les plus vulnérables, en furent les premières victimes. Les personnes affaiblies mouraient de faim et de froid dans leurs maisons ou sur les trottoirs des villes. Beaucoup se suicidèrent. L’Ukraine devint un mouroir à ciel ouvert.

Historiens et démographes s’accordent à dire, après maintes études et controverses, que l’Holodomor a tué près de 5 millions de personnes. Pendant tout ce temps, l’URSS, elle, n’avait jamais cessé d’exporter par millions de tonnes les céréales ukrainiennes… Caché par le régime stalinien, l’Holodomor se déroula en silence, ignoré du reste du monde.(Géo.fr)


Lydie
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