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Trois Approches Innovantes de l’Élevage Ovin en Grande Culture

  • Par agri
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L’intégration de l’élevage ovin aux grandes cultures représente une réponse prometteuse aux défis de la durabilité et de la diversification agricole. En Seine-et-Marne, région céréalière française, trois systèmes distincts illustrent des façons créatives de conjuguer ovins et cultures, s’inspirant de pratiques modernes et de politiques européennes en évolution.
La région, connue pour ses vastes plaines céréalières, voit l’élevage ovin s’imposer comme un complément stratégique. Cette tendance s’appuie sur la Politique Agricole Commune (PAC) réformée, qui depuis 2003 découple les subventions des cultures spécifiques, favorisant une agriculture plus flexible. L’éco-pâturage, en essor depuis 2022 avec des initiatives utilisant des races locales, valorise les moutons pour leur rôle écologique et économique. Par ailleurs, l’objectif européen de porter 25 % des terres agricoles en bio d’ici 2030  soutient ces systèmes, portés par une demande croissante pour des produits durables.

Les Trois Systèmes de Conduite

  1. Le Modèle Hybride Traditionnel
    Ce système repose sur un cheptel de 200 brebis, géré initialement en bergerie intégrale. Une transition vers le pâturage a été initiée, avec l’utilisation de couverts hivernaux, de luzernes et de prairies temporaires. La « lutte », terme désignant la période de mise à la reproduction, se déroule en bergerie pour assurer des conditions optimales d’agnelage, tandis que les agneaux y sont également élevés. Ce modèle combine une base traditionnelle avec une adaptation progressive, maximisant les synergies entre pâturage et cultures.
  2. Le Système de Valorisation Directe
    Ici, l’exploitation a développé un cheptel de 400 brebis orienté vers la vente directe. L’engraissement des agneaux se fait en bergerie, tandis que les brebis pâturent les couverts en hiver et les luzernes ou prés séchants en été. Ce système privilégie une gestion efficace, avec un focus sur la commercialisation locale, souvent soutenue par une infrastructure comme une boutique à la ferme. L’objectif est une production rentable avec un investissement minimal, tout en préservant la qualité des sols.
  3. L’Approche Bio et Autonome
    Cette exploitation, convertie à l’agriculture biologique, intègre 150 brebis pour valoriser les luzernes et les écarts de céréales. La mise à la reproduction a lieu en bergerie, mais le pâturage est privilégié autant que possible pour les brebis et les agneaux, favorisant une gestion extensive. Un bâtiment photovoltaïque autofinancé alimente l’exploitation, et la vente directe domine, avec un surplus écoulé en coopérative sous label rouge. Ce modèle allie durabilité écologique et autonomie énergétique, en phase avec les tendances actuelles.

Avantages et Contributions

Ces systèmes exploitent les bénéfices écologiques du pâturage ovin. Le fumier enrichit les sols, réduisant l’usage d’engrais chimiques, tandis que la diversité des couverts améliore la santé des terres. Économiquement, la vente directe et les installations photovoltaïques – en hausse depuis 2023 en France – renforcent la viabilité, répondant à une demande croissante pour des produits bio et locaux. Ces pratiques s’alignent sur les objectifs de transition écologique, offrant une alternative durable aux monocultures.

Défis et Avenir

Les défis incluent la gestion des pâturages en sols humides, la protection contre les prédateurs et la formation des nouveaux agriculteurs. Des initiatives régionales, comme des journées techniques prévues en septembre, facilitent le partage de savoirs. À l’échelle internationale, des modèles comme le pâturage de couverts aux États-Unis inspirent des adaptations locales, promettant une standardisation des bonnes pratiques.

Conclusion

Ces trois approches de l’élevage ovin en grande culture démontrent la capacité de l’agriculture à évoluer vers plus de résilience et de durabilité. Que ce soit par un équilibre entre tradition et innovation, une valorisation directe efficace ou une transition bio autonome, elles ouvrent la voie à une agriculture diversifiée. En 2025, alors que les politiques et les attentes des consommateurs se transforment, ces modèles pourraient devenir des références pour une exploitation harmonieuse des terres céréalières.


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