Main photo Hauts-de-Seine : les braconniers d’oiseaux sévissent à la glu

Hauts-de-Seine : les braconniers d’oiseaux sévissent à la glu

  • Par chardo
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Des baguettes enduites de colle au beau milieu d’un amas de plumes grises. Les restes d’un piège de braconniers ont été découverts, mercredi, au coeur du parc du chemin de l’île, à Nanterre. Dans la cible des trafiquants : le chardonneret élégant, le verdier d’Europe et le serin cini. Des passereaux revendus sur Internet ou sous le manteau en marge du marché aux oiseaux de Paris qui se tient, chaque dimanche, sur l’Île de la Cité.

Technique ancestrale née dans le bassin méditerranéen, loin de l’Ile-de-France, la cruelle chasse à la glu se pratique donc aussi aux portes de la capitale. « Surtout en ce moment, observe Audrey Maurin, agent d’accueil à la ligue de protection des oiseaux (LPO) d’Ile-de-France. C’est une période de l’année où les chardonnerets ont l’habitude de se regrouper pour se nourrir et par conséquent, ils deviennent plus faciles à capturer. » Un détail qui n’a pas échappé aux braconniers qui surveillent de très près, tout en restant discret, les parcs et les terrains vagues de la région. « Le cas du chemin de l’île n’est pas isolé, confirme d’ailleurs un familier des espaces verts des Hauts-de-Seine. Il y a deux mois, c’est au parc des Chanteraines, à Gennevilliers, que des braconniers ont été surpris en pleine chasse à la glu. Et d’autres cas ont aussi été observés dans le parc de la Courneuve, en Seine-Saint-Denis.

Le chardonneret, oiseau à 10€ le gramme

Plus que la passion de l’ornithologie, c’est bien le profit qui anime les braconniers. Car le marché apparaît juteux. Presque autant que celui du cannabis ! Au marché noir, le chardonneret, surnommé l’oiseau à 10 € le gramme et dont le chant aurait inspiré la musique andalouse, se revend entre 100 et 150 € pièce. « Il a beau être classé parmi les espèces vulnérables et avoir récemment intégré la liste rouge des oiseaux nicheurs de France, il reste très recherché pour son plumage et son chant, relève Olivier Païkine, ornithologue chargé d’études à la LPO Ile-de-France. Hélas, les agents de l’office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) disposent de peu de moyens et il est difficile pour eux de surprendre les auteurs en flagrant délit. »                                                                                                                                  Autre problème : les sanctions encourues par les braconniers ne se révèlent pas assez dissuasives aux yeux des associations de défense de l’environnement. Même si les peines ont été durcies depuis août 2016 et l’adoption du projet de loi sur la reconquête de la biodiversité, la nature et des paysages -une amende pouvant aller jusqu’à 150000 euros et une peine d’emprisonnement maximale de deux ans. « L’enjeu est pourtant de taille, regrette Olivier Païkine. Une bonne partie des chardonnerets a disparu alors qu’il y a peu de temps, c’était encore une espèce très répandue en France. »                      http://www.leparisien.fr


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