# Symptômes : prostrations et immobilisations
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Les soins apportés à vos poules passent par des observations fréquentes de leur état de santé et de leur comportement. Une poule isolée qui ne bouge plus, ou presque plus, est un signe alarmant nécessitant une attention immédiate.
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La prostration est un symptôme clinique de maladie. La poule ne bouge presque plus. Elle se déplace occasionnellement pour sortir/entrer dans le poulailler, boire ou manger. Ce signe est déjà très inquiétant mais pas forcément irrémédiable.
Les causes courantes de prostration sont :
- La canicule ou de fortes chaleur : retirez la poule du poulailler et rentrez là à l’intérieur dans un endroit frais 1/2h ou 1h, le temps que son organisme se refroidisse. Vous pouvez évaluer un coup de chaud avec un thermomètre (température interne au dessus de 41.5° ou température de l'air au dessus de 25°)
- La vieillesse : des poules âgées vont progressivement avoir tendance à se déplacer de moins en moins. Elles observent leur environnement, écoutent les autres mais perdent peu à peu en sociabilité. L'isolement n'est pas une cause de maladie, mais elles peuvent developper des signes d'arthose, des faiblesses hépatiques ou cardio-vascilaires à surveiller.
- Une patte ou une aile fracturée : bien que ce soit assez rare, il arrive qu’une poule souffre de fracture (perchoirs inadaptés, saisie de poule par les pattes, fuite panique…). Elle peut parfois essayer de se déplacer mais souffre. Dans certains cas, il s’agit d’une pododermatite assez avancée. Les soins appropriés seront : les atèles ou les soins des pattes.
- Le picage, l’introduction d’une poule agressive ou d’un coq peut provoquer chez certaines poules un comportement instinctif de préservation. Après avoir été confrontée à des rencontres violentes de la par d’un ou plusieurs individus, l’animal peut être amené à s’isoler et à éviter tout conflit. Il s’agit souvent du résultat d’une introduction de nouveaux individus sans respecter un protocole d’introduction progressif dans le poulailler. La solution du problème est bien souvent d’écarter le coq ou la poule trop agressifs.
- Le stress : une poule traumatisée en raison d’un déménagement récent (arrivée de nouvelles poules), des stress sonores (cris, musique forte, aboiements, klaxon, moteurs de voiture, feux d'artifice, orages…) ou d’une peur intense (prédateurs, saisie brusque de l’éleveur, poule pourchassée…) pourra rester prostrée. Ce comportement s’estompera généralement entre 24 et 72h mais la poule ayant de la mémoire, elle pourra rester craintive pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.
- L’Épuisement : Toutes les diarrhées, infestations parasitaires, maladies ou états de déshydratations laissés sans traitement peuvent affaiblir suffisamment une poule au point de l’empêcher de se déplacer. Il s’agit là d’un état d’épuisement physique consécutif à la maladie : il sera donc nécessaire d’identifier la cause (diarrhée, parasite etc.) et de réalimenter la poule en vitamines, minéraux, oligo-éléments avec des pâtées nutritives pour la renforcer.
- L’accumulation de traitements : Une poule qui a reçu des traitements successifs va inévitablement s'affaiblir. Le plus souvent il s'agit de vermifuges, antibiotiques et autres médicaments donnés "au cas où" sans avoir su, ou pu, déterminer de quoi souffrait l'animal. L'accumulation de ces traitements, et souvent l'interaction de ces différents médicaments entre eux ou avec des produits comme l'extrait de pépins de pamplemousse (EPP) peut amplifier ou causer des effets indésirables sévères pouvant être fatals. Les dosages sont très délicats, et bien souvent ceux qui vous trouverez sur internet sont inappropriés ou excessifs.
- L' empoisonnement : une poule peut très facilement être intoxiquée par une plante qu'elle a ingéré ou plus souvent encore, un aliment qui lui a eté donné pour lui faire "plaisir". Restes de repas, aliments interdits (Avocats, pomme de terre, oignons...) ou aliments périmés (fruits gâtés, nourriture fermentée, moisissures ...) causeront inévitablement des empoisonnements graves, voire mortels.
Une poule malade peut avoir un comportement instinctif de mise à l’écart : elle refusera d’elle-même de rentrer dans le poulailler alors qu’elle en avait l’habitude (pour éviter une contamination aux autres), ou elle se mettra à l’écart et ne bougera presque plus. Dans les deux cas : isolez la poule impérativement et ne la remettez surtout pas de force avec les autres, sans avoir identifié la pathologie pour éviter toute éventuelle contagion.
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Pathologies spécifiques liées à la prostration, l’immobilisation ou la somnolence:
La maladie de Newcastle : toux, secouage de la tête, râles, halètement, écoulement des yeux, écoulement nasal, gonflement de la tête et/ou des caroncules, décoloration bleu-violet de la tête, diarrhée générale, diarrhée aqueuse verte, torsion de la tête et du cou (torticolis), conjonctivite (yeux rouges), prostration, yeux enflés, apathie. Parfois selon les souches, dyspnée (Respiration bruyante et difficile), paralysie, convulsions nerveuses, respiration accélérée. Peut être confondu avec la grippe aviaire.
Laryngotracheite infectieuse (LTI) : Symptômes variables localisés sur la trachée : difficultés respiratoires, toux, secouage de la tête, râles, halètement, écoulement des yeux, écoulement des narines, gonflement de la tête et/ou des caroncules, diarrhée générale, conjonctivite, prostration, étirement du cou. Forme sévère : expectoration de sang. Ne peut être distingué des pathologies respiratoires proches Influenza, Newcastle, bronchite infectieuse, mycoplasmose, que par analyse. Si elle n'est pas traitée, il peut y avoir une accumulation de mucus causant de graves problèmes respiratoires.
Mycoplasmose : toux, secouage de la tête, râles, halètement, écoulement des yeux, écoulement nasal, gonflement de la tête et/ou des caroncules, diarrhée générale, prostration. Râles trachéaux, dyspnée (respiration difficile et bruyante), sinusite, expectorations, animaux prostrés restant le bec ouvert. Nota : le coryza est l’une des forme de la mycoplasmose, leur différentiation peut être faite par analyse.
Colibacillose (infection E. Coli) : Diarrhée, problèmes respiratoires, boiterie, arrêt de l’alimentation, réduction ou arrêt de consommation d’eau, signes de déshydratation, immobilisation, prostration, mort subites. Il existe de nombreuses variantes de la maladie qui se cumule facilement avec d’autres pathologies. Une poule survivant à l’infection pourra présenter des séquelles (arthrite, boiterie). Maladie mortelle et très contagieuse.
Choléra aviaire : Tête assombrie, tête et caroncules enflées, paralysie, réduction de la production d'œufs, hyperthermie, fièvre, diarrhée abondante et fétide verdâtre, soif permanente, prostration, somnolence, jetage mucus nasal, oculaire et buccal, cyanose de la peau (coloration bleue), inflammation locale de la peau. Parfois : tremblements. Mortalité élevée, très contagieux.
Rouget (Érysipèle) – Très rare : Cyanose de la tête (coloration bleue), tête enflée, somnolence, prostration. Contamination de ferme (moutons et porcs infectés).
Spirochétose intestinale : diarrhée jaune / brunâtre mucoïde ou mousseuse d’odeur fétide souillant la région cloacale, la litière et les œufs (impropres à la consommation). Oiseaux prostrés à crête rabougrie. Maladie rare.
Clostridiose : Mort subite, tête et cou rentrés, yeux clos, plumes hérissées, prostration, diarrhée aqueuse, apparence d’un dos bossu. Contamination par les fientes dans la litière. Peu mortelle. Rare.
Mycotoxycose : ensemble de maladies alimentaires: symptômes d’intoxication, diarrhées, paralysie, alimentation inefficace, crête pâle. Touche en général les poules affaiblies.
Coccidiose. Symptômes variables selon les types de coccidies : diarrhées avec présence de sang ou non, perte de poids, soif intense et continue, poule abattue, prostrée, immobile avec le regard dans le vide, déplacement difficile, boiterie, crête pâle, cloaque et plumes du rectum sales, arrêt de ponte, lésions intestinales. Certaines formes ont très peu de symptômes.
Histomonose (maladie de la tête noire) : cyanose de la tête (coloration bleu/noir), diarrhée jaune-soufre, coloration des plumes du rectum, anorexie, somnolence, démarche anormale la tête basse, hépatite. La maladie peut être mise en évidence au microscope ou par analyse. Rare chez la poule.
Trichomonose : Apathie, abattement, anorexie, amaigrissement pouvant être confondu avec un parasitage de vers, diarrhées blanches, liquides et abondantes, respiration chuintante, toux, glaires jaunes, poule ébouriffée. Les parasites peuvent être co-infectieux avec des types de bronchites, coryza, vers intestinaux, de sorte qu’une maladie est traitée et que la trichomonose persiste. Forte résistance aux antibiotiques. Traitement : acidfification au vinaigre. (voir ici)
Poux rouges : Acariens gris externes d’environ 1mm visibles à l’oeil nu, en particulier de nuit et dans le poulailler, pouvant causer un affaiblissement, une anémie pouvant aller jusqu’à l’immobilisation et le décès de l’animal. Fréquent, assez facile à diagnostiquer. (voir ici)
Ostéoporose : diminution de la minéralisation des os, carence de calcium, ou de vitamine D, excès de vinaigre, entraînant une baisse de ponte, l’apparition de coquilles molles, ainsi que des problèmes de locomotion pouvant aller jusqu’à l’immobilisation ou la prostration de l’animal.
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L' IMMOBILISATION
Quand la poule de se déplace plus du tout, le pronostic vital est engagé. Elle reste couchée sur le ventre la tête dans les plumes ou sur le coté dans une position inquiétante ou comateuse.
Vous devez impérativement consulter de toute urgence un vétérinaire. La poule ne peut en général, ni se nourrir seule, ni boire seule.
A ce stade, il n’est plus vraiment possible de dire de quelle maladie elle souffre sans examens et analyse médicale. Cela peut être une forme sévère de pathologie, un stade avancé d'une ou plusieurs maladies, un cumul de médicaments, un affaiblissement généralisé, une forte déshydratation ou un cumul de plusieurs de ces causes.
Vous aurez beaucoup de mal à soigner une poule dans cet état, mais pourrez apporter quelques soins palliatifs ou consolidants en attendant de pouvoir consulter.
Si vous ne pouvez pas consulter de vétérinaire. Il faudra tenter de la consolider : alimentation énergétique, huiles essentielles, dans certains cas vinaigre, kéfir ou levure de bière active... et espérer que la poule puisse se remettre d’elle-même, ce qui reste encore possible dans certains cas, si vous parvenez à l’alimenter et à l’abreuver.
Ce genre de situation ne pourra durer longtemps. Une alimentation et une hydratation à la seringue ne couvriront jamais les besoins physiologiques de l’animal, à moins d’avoir recours à une perfusion : cette opération reste encore possible, même si elle est délicate, le matériel est assez peu coûteux (moins de 10 €). A défaut, au bout de 24 à 72h son état risque de se dégrader fortement.
Si la poule souffre visiblement et qu’aucune perspective de soin n’est possible vous devrez commencer à envisager une euthanasie.
Vous pouvez néanmoins prendre quelques dispositions :
1/ Isolez impérativement la poule pour éviter une éventuelle contamination
2/ si possible mettez là à l’abri (à l’intérieur) pour éviter que son état ne se dégrade d’avantage et qu’elle souffre d’intempéries (pluie, froid, chaleur, soleil…).
3/ Faites un bilan de santé fréquemment.
4/ Vérifiez impérativement sa déshydratation, faites des tests de pli de peau, pesez là régulièrement. Si la déshydratation est alarmante, vérifiez également la gorge (présence de fausses membranes).
4/ Envisagez une alimentation à la seringue d’urgence et la mise sous perfusion.
5/ Veillez à sa propreté, mettez là dans une caisse confortable, sur plusieurs épaisseurs de sopalin. Il y a de fortes chances pour qu’elle ait : soit des vomissements, soit des diarrhées. Vous aurez également à la nettoyer régulièrement pour éviter des infections : coupez à ras les plumes autour du cloaque pour faciliter le nettoyage ou la désinfection.
6/ Maintenez son moral, allez la voir souvent, parlez lui, carressez-là. Si elle est à l’intérieur, mettez là dans une pièce où il y a de la vie, plutôt que seule dans un garage. Si elle est éveillée, vous pouvez la promener dehors, entendre ou voir d’autres poules lui fera du bien : de loin, sans les mettre en contact, ni entrer dans le poulailler.
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Tous les jours, qu’elle ait reçu des soins medicaux ou pas, il faudra de nouveau faire un bilan : évaluez objectivement si la poule souffre ou pas, si son état s’est amélioré ou dégradé, s'il y a un espoir de rémission du à un traitement. Si aucun espoir de rémission ne s'offre à elle et qu'elle souffre, il faudra malheureusement pratiquer une euthanasie.
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Crédits :
Auteur : JT - Plumages
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