
Au gué! Au gué!
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Au gué! Au gué!
Si le poète chante aujourd'hui le calme et la sérénité de la rivière Mayenne, il fut un temps où, emportée par la fougue de ses jeunes années, notre douce rivière était crainte pour la brutalité de ses remous. C'est qu'en ces temps reculés, les eaux n'étaient pas encore canalisées et le seul moyen de franchir les flots était de trouver un gué. C'est d'ailleurs auprès de ces gués que se sont implantés les lieux les plus importants de notre région. Le passage étant obligé, pour qui voulait changer de rive, on imagine fort bien les taxes qui étaient à payer pour passer à sec. Ces lieux furent donc d'un grand intérêt économique, d'autant qu'ils étaient fort rares.
On connaît plusieurs grands gués. A St Léonard, sur la commune de Mayenne, où un oppidum avait probablement été érigé pour défendre le passage et récolter les taxes. Plus au sud, à Moulay, un oppidum était là, également, pour contrôler un gué. A Sacé, se trouvait la "tombe" de Gargantua. Il s'agissait d'un grand rempart de terre, ainsi nommé en référence à l'un des personnages de la mythologie celtique. Gargantua, ancêtre même de Rabelais qui l'immortalisa, était probablement un Dieu du Panthéon gaulois.
Plus au sud, le gué d'Entrammes, fut à l'origine de l'implantation romaine en cet endroit. Plus au sud encore, celui de Laval et de Loigné et à Château-Gontier, celui de la Petite Frézèlière.
Ces gués étaient des lieux de grand passage. On a retrouvé à Moulay, par exemple, des perles de collier en pâte de verre originaires de Bohème et un beau vase provenant des Côtes d'Armor. Passant aujourd'hui par ces lieux, on peut rêver à tous ceux, parfois lointains voyageurs qui ont franchi les eaux en cet endroit precis...
Texte issu de, LES ALMANACHS DES TERROIRS DE FRANCE - MAINE 2006