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MOURIR DANS LA DIGNITE

  • Par rumba
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Mourir dans la dignité, un droit.


Sujet bien délicat, mais respectable car il y va de la volonté de chacun, de son choix.


C'est un sujet sensible, car il n'est bien sur pas question de pratiquer l'euthanasie sur une personne malade, en fin de vie .  Il est question d'abréger les souffrances  d'un être humain à sa demande en accord avec ses proches.

La France est très en retard par rapport à d'autres pays limitrophes comme la Belgique ou la Suisse.  D'autres pays ont compris eux aussi depuis fort longtemps que ce n'est pas autrui qui a droit de vie ou de mort sur notre personne.

Les Présidents français ont été interpellé successivement par des personnes leur demandant d'autoriser le milieu médical à mettre fin à leur calvaire subit depuis de nombreuses années. Chaque fois les réponses n'ont jamais été dans le sens du malade. Et si cela avait été pour l'un de leurs proches, qu'elles auraient été leurs décisions ? Facile de se prononcer quand on ne connait pas la personne, quand au jour le jour on ne vit pas sa maladie, et aussi quand au jour le jour on ne fait pas partie de la famille, qui assiste sans pouvoir faire quoi que soit. Le malade souffre, l'entourage également.

Le but de cette publication n'est pas de convaincre qui que ce soit au droit de mourir dans la dignité si cela ne rentre pas dans sa façon de penser, le but est d(amener à la réflexion.

Je vais vous parler de quelqu'un que j'ai connu mais peut-être en avez-vous entendu UN PEU parler lors de certains journaux télévisés, si PEU.

(Source "Le Monde")

Chantal Sébire, (Chantal Sébire, née le 28 janvier 1955 et morte le 19 mars 2008 à Plombières-lès-Dijon, est une enseignante française. Elle était atteinte d'une tumeur rare, et la médiatisation de ses souffrances puis de son décès ont ravivé le débat sur l’euthanasie en France) 52 ans, souffre d'un esthésioneuroblastome, une tumeur évolutive des sinus et de la cloison nasale, qui lui déforme cruellement le visage. Cette maladie rarissime et incurable, au très mauvais pronostic vital, lui a fait perdre la vue il y a quelques mois, après le goût et l'odorat. La tumeur prenant des "proportions insupportables", sans rémission possible, Mme Sébire a écrit, le 6 mars 2008, au Président de la République Nicolas Sarkozy pour lui réclamer le droit de mourir.Voici le retour Nicolas Sarkozy : (Source "Le Parisien")«CELA RESTE à prouver que toutes les ressources de la médecine aient bien été épuisées. » C'est la réponse de Nicolas Sarkozy à Chantal Sébire, cette mère de famille de 52 ans qui a déposé il y a deux jours une requête exceptionnelle auprès du tribunal de Dijon. Défigurée par une maladie incurable, elle demande au juge d'autoriser son médecin à lui fournir une substance létale pour « mourir dans la dignité ». Le président, qui a été « très touché par la lettre » de Chantal Sébire, lui a proposé un nouvel avis médical qu'il a confié au professeur Arnold Munnich, chef de service à Necker, également conseiller de l'Elysée pour les questions de recherche et de santé. « Le professeur Munnich a proposé à madame Sébire qu'un nouvel avis soit donné sur son cas par un collège de professionnels de la santé du plus haut niveau », a rapporté David Martinon, le porte-parole de l'Elysée.
AUTOUR DE SARKOZY:Alors que François Fillon, le Premier ministre, estimait qu'« on est là aux limites de ce que
la société peut dire, de ce que la loi peut faire », Rachida Dati, la garde des Sceaux, lançait,
elle, que « la médecine n'est pas là pour administrer des substances létales ». De son côté,
Jean Leonetti, le député UMP instigateur de la loi sur la fin de vie datant de 2005, considère
que la demande d'euthanasie de Chantal Sébire n'entre pas dans le cadre de la loi. « C'est une demande de suicide assisté, pas une demande d'accompagnement de fin de vie. » La loi de 2005 tend à instaurer un droit au « laisser mourir » sans permettre aux médecins de pratiquer une euthanasie active. « La loi autorise l'utilisation de médicaments pour supprimer toutes douleurs physiques ou morales, même si leur utilisation abrège la vie. Or madame Sébire refuse les sédatifs. Elle demande qu'on lui donne la mort. » Le tribunal devrait trancher et rendre son jugement. EN FAIT FACILE COMME RETOUR! Voici madame Sébire, avant et pendant sa maladie.  

Assistée de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), Mme Sébire devait par ailleurs déposer, mercredi 12 mars, une requête exceptionnelle devant le président du tribunal de grande instance de Dijon. Invoquant la Convention européenne des droits de l'homme, qui protège le droit à la liberté et au respect de la vie privée, elle souhaite obtenir de la justice l'autorisation, pour un de ses médecins, de se procurer en pharmacie une potion létale, soit "le traitement nécessaire pour lui permettre de terminer sa vie dans le respect de sa dignité".

Depuis quand êtes-vous certaine de vouloir mettre fin à vos jours ?

Je le demande vraiment depuis la Toussaint 2007, au moment où j'ai perdu la vue. Mais j'y pense depuis bien plus longtemps, quand j'ai réalisé que je ne pouvais plus rien, et que, quoi que je fasse, je ne pourrais jamais arrêter la tumeur. Il n'y a ni solution chirurgicale ni solution médicamenteuse pour stopper ma maladie, qui évolue toute seule, comme un liseron autour du nerf olfactif. Aujourd'hui, je n'en peux tout simplement plus, ma situation se dégrade de jour en jour, la souffrance est atroce. Je me sens littéralement mangée par la douleur.

Pourquoi avoir décidé d'interpeller les pouvoirs publics pour demander la légalisation de l'euthanasie ?

Ce qui motive ma démarche, c'est l'incurabilité de ma maladie. J'ai rendu publique ma maladie pour faire valoir qu'il y a des gens qui sont dans des souffrances qu'on ne peut pas résoudre. C'est le dernier combat que je peux mener, s'il ne me sert pas directement, qu'il serve au moins à d'autres après moi.La loi, aujourd'hui en France, ne permet pas, dans mon cas, de pouvoir décider du moment et des circonstances de mon départ. Elle a certes ouvert une voie, en permettant le "laisser mourir", mais n'a pas été au bout de son raisonnement.Ce que je revendique, c'est que le patient, qui est comme moi en situation d'incurabilité et est encore conscient, puisse décider de sa mort, en accord avec son médecin traitant et après décision d'un comité médical.

Vous vivez chez vous, avec l'assistance d'infirmiers dans le cadre d'une hospitalisation à domicile, et un suivi par votre médecin traitant. Pourquoi ne pas accepter d'être hospitalisée, ce qui pourrait soulager votre douleur ?

Car dans ce cas, je perdrais toute conscience. Ce que la médecine peut me proposer actuellement c'est d'être plongée dans un état comateux ou semi-comateux pour essayer enfin d'abréger ma douleur, avec des antalgiques à haute dose, en tenant compte du fait que je ne supporte pas la morphine. Je serais donc allongée et alitée, et j'attendrais ainsi la mort. Je refuse cette situation, car elle n'est ni adaptée à mon tempérament ni à ce que je subis. Je ne veux pas que la société m'oblige à passer par cette étape, c'est une question de dignité. Je ne veux pas me présenter ainsi à mes trois enfants, dont ma petite dernière qui n'a que 12 ans et demi.C'est moi la seule souffrante, c'est à moi de décider. J'attends déjà la mort au jour le jour, elle peut venir à tout moment, c'est comme une épée de Damoclès. Je réclame simplement le droit de pouvoir l'anticiper.

Que répondez-vous aux opposants à l'euthanasie, qui craignent les dérives potentielles d'une légalisation ?

Que c'est au législateur de s'assurer, dans la formulation de la loi, qu'aucune dérive ne soit possible. En Belgique et aux Pays-Bas, et depuis peu au Luxembourg, cette possibilité laissée aux malades en situation d'incurabilité n'a concerné que très peu de personnes, sans entraîner une augmentation suspecte du nombre de morts.Il ne s'agit donc bien évidemment pas de faire des euthanasies à tour de bras, ni d'étendre cette possibilité à tous les cas de fin de vie, la plupart des personnes ne demandant nullement la mort. Il ne s'agit nullement de tuer, mais de poser un geste d'amour envers l'humain en souffrance en face de soi, d'accompagner vers ce dernier cap. Nous ne sommes pas des éternels vivants, ni vous ni moi. Je demande simplement que ce calvaire s'arrête.

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Bernard Kouchner, ancien médecin et ministre des Affaires étrangères à ce moment, prend position pour le droit de Chantal Sébire de mourir, au contraire des positions prises par Rachida Dati, ministre de la Justice, ou de Christine Boutin, ministre du Logement et de la ville. Les propos de Christine Boutin invoquant l'apparence physique de Chantal Sébire seront dénoncés comme « scandaleux » et « mensongers » par Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité.

Sa requête est rejetée le 17 mars 2008 par le tribunal de grande instance de Dijon. Celui-ci applique la loi Leonetti, qui ne permet que la limitation des thérapeutiques utiles et la mise en route de thérapeutiques de confort en fin de vie qui, bien que permettant l'accélération du décès, n'en font pas un objectif thérapeutique. Chantal Sébire se suicide par une ingestion massive de barbituriques, deux jours plus tard, le 19 mars, à son domicile de Plombières-lès-Dijon, en Côte d'Or (le même jour que l'écrivain belge Hugo Claus dont la loi belge avait permis l'euthanasie).

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Devant un mur infranchissachable Chantal s'est donné la mort le 19 mars 2008.


Il existe d'autres cas, mais j'ai souhaité parlé d'un cas que je connaissais.

Chacun de se faire sa libre opinion sur le droit de mourir dans la dignité.


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