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Poules, coproscopies et examens au microscope - 1/2

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On va parler ici un peu de coprologie. Si vous ne connaissez pas le mot, ça consiste à observer de très près les fientes d'un animal pour identifier un éventuel problème digestif ou parasitaire.


Bien entendu, l'activité va consister à réaliser soi-même ces observation, pas forcément aussi bien qu'un vrai pro mais en voyant déjà ce qu'on peut faire quand on y connaît pas grand chose, avec un budget réduit, sur un petit élevage familial.


La question n'est pas vraiment de savoir si c'est indispensable, ou si c'est économique...  mais juste de voir si on peut réellement arriver à faire chez soi des observations utiles pour pas trop cher, et si oui, comment.

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1ère partie : A quoi ça peut servir ?

Dès qu'une poule est malade, la première difficulté est de poser le bon diagnostique. Les symptômes des très nombreuses pathologies sont souvent assez similaires. Quand on est ni éleveur professionnel, ni vétérinaire, l'observation visuelle de la poule permet tout au plus d'éliminer certaines maladies et de suspecter un "panel de maladies possibles". Un petit indice de plus sera toujours appréciable. Si ça peut éviter un passage chez le "docteur", ou permettre un dépistage précoce d'une maladie, c'est toujours ça de gagné.

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L'idée centrale sera toujours de savoir si un traitement doit être effectué, et si oui, lequel.

Avant de s'attaquer aux observations, on va donc commencer par causer un peu de l'usage des vermifuges.

Prêts ? ...alors on y va.

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Quelques notions générales sur les médications.

A la base, un vermifuge chimique est un traitement individualisé sur prescription :

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une pathologie, un individu = une posologie par individu.

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a- L'excès de "vermifugeage"

Dans la pratique, une simple suspicion de parasitage se traduit en général par... "un traitement vermifuge" pour la poule et parfois pour tout l'élevage. 


Faute de trouver l'origine d'une maladie, il peut même arriver de donner du vermifuge, juste au cas où...


Ces mesures hasardeuses peuvent parfois s'avérer payantes, mais le plus souvent elle seront inefficaces et même complètement inutiles, donc nocives. La poule malade restera malade et sera plus affaiblie, donc : encore plus malade.


  • Une poule en bonne santé n'a pas besoin d'être traitée.

  • Une poule malade n'a pas forcément des parasites intestinaux.


Si elle souffre en réalité d'une autre pathologie nécessitant une prescription d'antibiotique, le cumul des deux traitements pourra s'avérer nocif.


Enfin, il est utile de noter que vermifuger une poule fragile, anorexique, apathique ou affaiblie peut souvent être fatal. L'utilisation de ces produits, même à bon escient sur un animal très parasité par des nématodes pourra, par exemple, libérer des toxines et causer un choc toxique pouvant -lui aussi- être mortel. 


Quoi qu'il en soit, ces traitements à bon ou mauvais escient nécessiteront -a postériori- des soins complémentaires pour reconstituer la flore intestinale de l'animal qui s'en trouvera inévitablement affaibli. (Kefir - Levure de bière activée)


b. La précocité des diagnostiques

Si des vers sont parfaitement identifiables à l'œil nu, la cause pourra être évidente et donc le traitement ira de soi. L'examen au microscope permet de voir ce qui est moins évident : l'apparition d'un parasitage à un stade précoce, la présence de coccidies, de capillaires ou simplement d'œufs.


C'est cette précocité qui évitera  -peut-être-  une éventuelle transmission au reste de l'élevage ou d'en limiter les effets en procédant à un simple confinement, plutôt qu'à un traitement généralisé à un stade plus tardif.


Procéder à des coproscopies sur vos poules vous-même n'empêche pas de consulter un vétérinaire, ne serait-ce qu'en cas de doute. Il ne permettra pas non plus de vous substituer à un professionnel qui aura certainement du bien meilleur matériel... et surtout une bien meilleure connaissance du sujet. Il n'en demeure pas moins qu'un examen à domicile pourra -peut être- permettre d'anticiper la maladie et de gagner un temps précieux, voire vital.


c- L'utilité de la photo

Avec ce genre de petit appareil, vous pouvez disposer de clichés, demander un avis, faire des recherches sur internet,  demander l'opinion d'un vétérinaire et surtout commencer un traitement approprié le plus tôt possible. Pour ceux qui ne peuvent se déplacer, c'est un élément de plus, et pas le moindre, à communiquer à un vétérinaire ou une communauté pour vous conseiller.


Ne vous faites pas trop d'illusion, vous n'aurez jamais du matériel professionnel. Pour un budget raisonnable vous pourrez, distinguer si un ver est rond ou plat,  observer des œufs ou des coccidies et si vous travaillez un peu le sujet, arriver à les  identifier. N'oubliez pas que l'absence de preuve n'est pas une preuve d'absence : si vous ne trouvez rien, cela ne signifie absolument pas qu'il n'y a rien à trouver. Vos observations n'ont pas la valeur d'un avis médical, mais c'est déjà bien mieux que de rester dans l'inconnu.

2eme partie : le matériel.

a/ Les microscopes

Il vous faudra en premier lieu un microscope numérique de qualité correcte. Il doit afficher x1200 (minimum et suffisant)... voire x1600 (maximum, pas forcément nécessaire), voire bien au delà si vous avez beaucoup d'argent; 

Ces agrandissements à "x1200" et "x1600" correspondent en réalité à une optique x100  et  x130. A titre de comparaison, le jouet de votre petit neveu à une optique entre x10 et x50, le matériel pro entre x100 et x600, le matériel de laboratoire dépasse allègrement le x1000.

Toutes les observation décrites ici ont été faites au "x1200", avec un agrandissement réel de x100.


Les modèles de gammes inférieures indiquant x600 ou x1000 correspondent en réalité à du x50 x60 : vous ne verrez pas de coccidies, vous pourrez peut-être voir des œufs (sans espoir de les identifier), bref, vous pourrez juste distinguer vers plat/vers rond, ce qui n'a pas grand intérêt.


Ces appareils bon marché sont de qualités assez médiocres mais l'image est acceptable. Éliminez tout ce qui n'est pas sur pied inclinable, le support doit être réglable et en métal, un écran de 7 pouces (sinon vous verrez rien), si possible 2 lampes annexes sur le coté (pas indispensables mais utiles) pour des prises de vue larges, une batterie autonome (pratique), un support de carte sd (obligatoire), un retardateur (2 sec. au moins, sinon en appuyant sur le clavier toutes les photos seront floues).

Tarif indicatif Amazon : 140/300€ - aliexpress (le même que sur amazon) : 70€ (full option). Modèle conseillé : G1200 - 7'' vendu actuellement sur aliexpress par la société Hotools store. (ou équivalent, je ne touche pas de commission donc faites vos propres recherches si vous préférez).

b/ Petit matériel et accessoires :

Il vous faudra également des gants de chirurgie, du sérum physiologique, 5 lames concaves (au moins), un jeu de lamelles carrées fines appelées "diapositives" 20x20 (vendues par 100), des éprouvettes plastiques de 2ml (vendues 10, 20 ou 50), des pastilles de javel, des bâtonnets en bois  (cure dent / apéritif),  un récipient en verre ou inox dédié à cet usage pour le nettoyage.

Pour transférer vos clichés : un adaptateur carte sd>usb pour téléphone ou pc, ainsi qu'une carte sd (basique pas forcément énorme). Un plateau métal ou plastique lisse pour poser tout ce bazar sans que rien ne soit en contact entre votre table et ce que vous manipulerez et pouvant être nettoyé.  Budget des fournitures : Amazon : 30€. Aliexpress : 10€.

Au total, tout ceci vous coûtera entre 70 et 90€ sur ali, au minimum le double sur amazon,  selon les promos, le cours du dollar et ce que vous avez déjà en magasin. Pour vous motiver, dites vous qu'il n'y a rien de trop beau pour vos poulettes, ou que c'est...pour la science. :-)


c/ Options et paramètres 

Dans le menu "capture" : mettez l'image photo en HD, oubliez la capture vidéo qui va manger votre carte sd en 12 secondes, les options chromatiques et tous les bidules qui ne vous serviront à rien. Mettez la grille de centrage sur "on", la date et l'heure et c'est parti. Si vous êtes perdu(e) laissez tout par défaut et ça marchera aussi.


Le premier test de calibrage va se faire sur un cheveu. Si vous n'avez pas de cheveux, trouvez quelqu'un qui vous en prêtera un.


d/ Calibrage

Un cheveu fait entre 60µ et 90µ (90 microns). En général on lui donne 70µ de diamètre. Un micron fait 0.001 millimètres ; 1000µ font donc 1mm. Le cheveu mesuré a donc une largeur environ 14 fois plus petite que le millimètre (on va arrondir à 10, ce sera plus simple)

On va donc descendre l'objectif le plus bas possible pour obtenir la netteté et le grossissement maximum (à environ 1cm du cheveu posé sur une feuille blanche). On travaillera en général sur ce grossissement pour voir le plus de choses possibles.

Sur l'écran, en zoom maximum, votre cheveu va mesurer environ 7mm (en gros >70µ -> 7mm ). On a donc bien un grossissement de x100 et on va établir notre calibrage là-dessus. Si vous avez une autre mesure, vous n'aurez qu'à faire votre petit calcul. L'idée sera de regarder votre écran et d'évaluer facilement la taille de ce que vous observez. "Si ce truc fait 3mm de largeur à l'écran, c'est qu'il fait 30µ (30 microns)"


(...à suivre dans la partie 2/2)

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